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Albanie XXXI : Korçë

Urbex 3; la centrale electrice de Korca

Personne en France ne connaît la ville de Korçë.  Pourtant six cent quarante de nos valeureux soldats, malgaches, burkinabés ou vietnamiens, tués pendant la première guerre mondiale sont enterrés dans son cimetière.  

L’histoire commence en 1916 quand un bataillon français débarque en Albanie pour contrer l’influence de l’Autriche-Hongrie. Le colonel Henri Descoins avec l’aval de population, déclare alors la création de la république autonome de Korçë qui durera jusqu’au départ des français en 1920. Chaque 11novembre, une petite cérémonie à la mémoire des soldats tués dans le conflit est organisée dans ce petit cimetière que j’ai pu visiter dès mon premier voyage en 1981. 

Mais Korçë est surtout célèbre car Enver Hoxha y était enseignant. Le dictateur était devenu  francophone pendant ses études à Montpellier et quand il venait  à Paris, il aimait arpenter le « Boul’Mich’». Il n’aimait pas l’anglais, incarnation de l’impérialisme, l’italien du fascisme, l’allemand du nazisme. Le russe du révisionnisme. Il en était de même pour le chinois depuis la fin de la révolution culturelle.

 Mais quand j’y retourne en hiver 2018, sous la neige,  mon obsession est de retrouver  les traces du communisme, les rêves brisés du dictateur. La centrale électrique que je pouvais voir crachant sa fumée noire depuis ma chambre d’hôtel, est toujours là, enfin ce qu’il en reste : un vaste champ de ruines, derniers vestiges d’un passé qui s’accroche.

Korca les ruines de la centrale thermique 2018
Albania. in 2018

Michel Setboun

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