Albanie XXIII : « ITALIA, ITALIA, ITALIA ! » 26 février 1990
Dans le port de Durrës, des milliers de gens poussent un cri d’espoir, le nom de leur terre promise : Italia, Italia, Italia ! . Une foule surexcitée nous assaille, mon interprète Erwin Baku et moi. De toutes parts, des cris, des pleurs, on ne peut pas faire un mètre. Nous sommes encerclés. Un flot de questions jaillit de cette foule frénétique. Ils nous crient leurs rêves, leur désespoir: « L’Italie va-t-elle envoyer des bateaux pour venir nous chercher? Nous voulons quitter le pays, nous voulons partir, nous voulons travailler en Europe. »
Impossible de se délivrer de cette marée humaine, ivre d’informations et de liberté. Depuis plusieurs jours déjà, tout ce qui roule est pris d’assaut, une seule direction: le port de Durrës. Familles, enfants, jeunes, vieux, gens des campagnes et gens des villes. Toute l’Albanie s’est donné rendez-vous à Durrës. Tous les moyens de transport sont bons : charrette, camion, train, bus, vélo. Rien ne peut arrêter cette foule.
La rumeur de l’arrivée d’un bateau panaméen en Italie avec 6.000 personnes à bord s’est répandue à travers tout le pays. Dans le port de Durrës, trois bateaux sont encore à quai. Les grues du port chargent les passagers sur le bateau par grappes humaines, comme du bétail. Certains soldats en uniforme ont pris place à bord. La police et l’armée sont présentes et laissent faire, visiblement dépassées par la situation. Dès que je sors mon appareil photo, une clameur jaillit de la foule : « Italia, Italia ! ». Les bateaux tanguent dangereusement mais les gens continuent de grimper. Les bastingages, la moindre place est occupée. Ces bateaux hors d’âge ne peuvent visiblement pas prendre la mer. Mais la foule attend quand même. Sur les quais, sur les ponts des navires, il n’y a plus un mètre carré disponible.
Ces gens ont pour tout bagage les vêtements qu’ils portent sur eux. Pas de valise (difficile à trouver en Albanie), pas de sac, rien. Ils savent qu’ils seront pris en charge car les premiers réfugiés arrivés en Italie sont en contact permanent avec leur famille.
Fatmir, un candidat à l’exil, m’explique dans un italien approximatif : « Nous voulons partir, fuir le pays. Bien sûr, il n’y a plus de problème pour obtenir un passeport, un visa de sortie, mais comment décrocher un visa d’entrée dans un pays occidental, sans garanties financières, sans billet d’avion. Nous n’avons pas d’argent. Pour la plupart d’entre nous, ces bateaux sont le seul moyen de partir, nous ne croyons pas au changement. »La plupart de ces réfugiés ne parlent pas une seule langue et ne savent ni lire ni écrire. Souvent ce sont des paysans venus des campagnes, beaucoup de Gitans aussi.
Pendant ce temps, à Durrës, la tension monte. L’ armée a fermé le port, il n’y a plus rien à manger sur les bateaux, le pain et l’eau ont atteint des prix exorbitants, 50 fois le tarif officiel. Dans la nuit, après plusieurs jours d’hésitation, la police spéciale donne l’assaut. Au petit matin, les chars bloquent les principales entrées du port. L’armée a pris possession du port devenu zone militaire.
Un soldat tous les deux mètres et des barbelés doublent l’enceinte du port. La ville est déserte, la police anti-émeute a disparu. Je demande sans grand espoir à un gradé d’entrer dans le port et, à ma grande surprise, il me propose une visite guidée! Le « Partisani », hier encore couvert de monde, a repris sagement sa place le long des quais. Plus de trace des foules surexcitées de la veille, comme si rien ne s’était passé. Le commandant m’apprend que la foule s’est dispersée dans le calme entre minuit et une heure du matin: « Nous les avons convaincus de quitter le port, il n’y a eu aucune violence, l’armée et le peuple en Albanie ne font qu’un. ». Il n’a pas encore compris que cette exode marque la fin du régime communiste
A la lecture de mon texte Indrit Topi qui assure la traduction en Albanais a réagi…
J’avais 9-10 ans environ, et durant ces journées, je me souviens être allé au port, j’habitais en face, de l’autre côté du chemin de fer, derniers immeubles, derrière la station d’essence. Je ne me suis pas embarqué, trop jeune pour ça, mais je me souviens avoir tiré à la kalachnikov, prêté « gentiment » par les soldats. Évidemment on s’en vantait avec les camarades à la cour de récré de l’éc
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