Albanie XX : Tirana, La salle de torture

Je suis retourné à la maternité de Tirana il y a un an. Un visiteur en découvrant les photos de ma première exposition en Albanie, m’avait traité de menteur : « ce n’était pas vrai. » Encore un qui ne voulait pas y croire. II était même prêt à me casser la figure…
A ma dernière visite, j’ai essayé de retrouver la sage femme de la photo prise en 1991, mais, elle avait pris sa retraite. Je ne l’ai pas retrouvée mais j’ai reconstitué les images prises trente ans plus tôt avec l’actuelle sage-femme. La salle d’accouchement ressemblait alors à une salle de torture.

Voici le texte d’Edith Canestrier : « Ceux qui ont le plus souffert, ce sont les femmes et les enfants », déclare Violeta Taré, qui est gynécologue à la maternité de Tirana. Sept mille femmes accouchent ici chaque année. Depuis quelques mois, on pratique aussi les avortements, et à tour de bras. C’était interdit, ça ne l’est plus, mais « le gouvernement n’a fait aucune campagne d’information là-dessus. Ils ont peur qu’on le sache, que les femmes soient libres et leurs hommes aussi. » On avorte aujourd’hui sans anesthésie parce qu’il n’y a plus d’antalgiques, à la « curette », et les interviews, près de la salle d’avortement, se font avec des hurlements des femmes en fond sonore. Xhani Treska est gynécologue lui aussi, et il a l’air perpétuellement désolé de ce qu’il dit, de ce qu’il montre : « J’ai honte.» II n’y a qu’une salle d’accouchement à la maternité de Tirana. Cinq tables gynécologiques alignées piteusement dans une salle aux murs noircis ; il manque même un étrier à l’une d’elles. L’appareil pour prévenir les détresses respiratoires rouille sur pied : « Nous n’avons que dix jours de médicaments devant nous, raconte Violeta. Plus d’antibiotiques, plus de fil à soie pour recoudre. Nous assurons encore les urgences, mais pour combien de temps ? »
À l’étage en dessous, les prématurés attendent leur retour de couveuse, il y en a cinq pour tout l’hôpital, et Zamira Sinoimeri, médecin néonatalogiste, affirme : « il y a beaucoup de prématurés, beaucoup d’enfants hypotrophiques, à cause des avortements à répétition et des conditions de vie et de travail des femmes. » Elle tend le seul laryngoscope du service. « Nous ne servons à rien, nous ne pouvons pas aider les enfants. »
Des fonctionnaires de l’ONU sont venus au secours de l’Albanie. Ils ont rencontré des fonctionnaires du ministère de la Santé albanais. Ceux-là ont commandé ce qui pourra servir à sauver les derniers dinosaures de la nomenklatura: des tonicardiaques et des anticancéreux. Personne n’a mis les pieds à la maternité. Xhani, le gynécologue, montre ses mains : « Nous n’avons même pas de gants, nous avons peur d’examiner les femmes. »

L’Albanie est, bien sûr, un pays en état d’urgence sanitaire. Il y a bien peu d’aide humanitaire sur place. Et les Pharmaciens Sans Frontières chargés par la CEE de remettre sur pied avec les pharmaciens albanais la distribution des médicaments, s’arrachent les cheveux : « A quoi sert de donner des antibiotiques et de traquer l’infection quand on apprend qu’il n’y a pas de savon, plus de détergent, depuis des mois, pour nettoyer. »






Albanie XXI : à la recherche de « l’homme nouveau »
L’histoire de l’Albanie me tient à cœur car “Le pays des aigles” est un concentré de l’histoire du monde. C’est l’histoire de l’Europe, de la guerre, du nazisme, de la guerre froide, de la libération, des idéaux qui ont agité le monde au vingtième siècle, de « l’homme nouveau », de la liberté, de l’indépendance, mais c’est aussi l’histoire du communisme, du maoïsme, du stalinisme, de la dictature, de l’athéisme, du goulag, de l’asservissement, de la paranoïa … puis de la renaissance, du combat jamais gagné pour la démocratie, du retour difficile à la liberté. L’histoire du monde condensée sur un tout petit territoire.
Une histoire toujours en marche : le nouvel empire Ottoman d’Erdogan est de retour dans les Balkans.

En 1981, la seule manière de voyager en Albanie était de se joindre à un groupe d’amitiés marxistes-léninistes. Dans mon groupe de “sympathisants”, nous étions deux journalistes incognito. Il n’y avait aucun vol régulier pour Tirana. Le pays était coupé du monde. L’été, une fois par semaine, les associations d’amitiés marxistes-léninistes européennes s’associaient pour affréter un charter qui décollait de Cologne à destination de Tirana, remplis de « touristes amis». A l’aéroport, un comité d’accueil, des guides et un coiffeur, nous attendaient : les cheveux longs, la barbe et les mini-jupes étaient interdits !
L’Albanie était, pour moi, d’abord un pays épique et romanesque. J’étais imprégné des romans d’Ismaïl Kadaré. En particulier « Le Général de l’armée morte ». J’étais aussi imprégné de la Syldavie du «Sceptre d’Ottokar », de la Shqipëria de mes timbres postes, et du royaume de “Goto île d’amour”, le superbe film méconnu de Walerian Borowczyk dans lequel Claude Brasseur joue le rôle d’un dictateur iconoclaste.
J’étais aussi curieux de voir ce socialisme en marche, même si je ne me faisais aucune illusion. J’étais plutôt de gauche, sensible aux idées socialistes ; bref ce petit pays, grand comme deux départements français, était un tissu de contradictions et son étrangeté, son isolationnisme m’intriguaient.

Il faut aussi se rappeler du contexte international. Quelque mois avant, j’étais en Afghanistan pendant l’invasion russe, et j’avais couvert la révolution islamique en Iran. Pour moi, le temps des révolutions ne faisait que commencer. Le soir, à la veillée, dans notre hôtel de Durrës, loin de la ville et à l’écart de la population, on nous projetait des films sur la lutte anti nazi et c’était l’occasion d’un débat avec des sujets comme : « Peut-on construire le communisme sans changer l’Homme? »
« Non, répondaient nos amis Albanais, Il faut tout revoir. »
Et ils s’y employaient. Sous Enver Hoxja, dès le plus jeune âge, on s’applique à extirper les bases de « l’individualisme, de la superstition. ». L’encadrement des enfants est organisé dès la crèche. On a remplacé la religion par des leçons de morale socialiste. C’est le groupe social qui inflige punition et récompense. Critique collective, autocritique, critique de masse, cela rappelait un peu la révolution culturelle, appliquée à des jeunes enfants.

L’homme nouveau c’est d’abord le soldat.
Enfants, les petits Albanais se voient offrir des fusils en bois. Ils ne se contentent pas de jouer, mais montent vraiment la garde, aux portes des camps de pionniers. En occident, les gens généralement s’élèvent contre ces jeux guerriers, là-bas, c’est le contraire.



Il faut habituer les enfants à la guerre. Les moniteurs d’un camp de vacances, m’ont raconté qu’ils ont eu beaucoup de mal à organiser un combat, devenu classique, entre Allemands et partisans Albanais.
Les enfants pleuraient : ils ne voulaient pas jouer le rôle des Allemands : « je ne veux pas être Allemand, mon papa est un partisan ! » Pour ces enfants-là, ce n’est pas un jeu.

Cet enseignement militaire se poursuit, tout au long de leur existence. Les femmes, « aujourd’hui égales de l’homme”, n’en sont pas exemptées.
L’étude constitue le deuxième volet de cette éducation socialiste et le travail productif, le troisième. Les jeunes travaillent gratuitement, au moins un mois par an, pour la collectivité. Les adolescents « les actionnistes » ont construit la quasi-totalité des voies ferrées albanaises (aujourd’hui à l’abandon).



On les envoie également dans les champs, pour les grands projets : irrigation, défrichage etc. Avant d’entamer leurs études supérieures, ils doivent retourner à la production. L’adolescent doit non seulement montrer ses aptitudes scolaires, mais surtout ses possibilités politiques, son abnégation, son désir de servir la société, C’est le groupe de travailleurs qui décide finalement si l’étudiant est apte à poursuivre des études. Les études terminées, il est envoyé soit dans l’usine ou à la coopérative d’où il vient, soit dans un autre district où on aura besoin de lui. Tout au long de sa vie, le travailleur est censé servir la société. Les jeunes gens, quand ils se marient, peuvent être ainsi envoyés loin de leur famille, là où leur devoir les appelle.

Pendant les débats avec nos amis albanais, on devait « se taper » cette propagande. Évidemment on ne parlait pas de goulag, de prison, et les questions sur la religion étaient mal venues. Les Albanais s’étaient simplement débarrassés de « l’opium du peuple »…
L’Albanie somnolente vivait “hors du temps”. On ne pouvait circuler qu’en groupe et photographier était toujours un peu suspect. On ne visitait que les sites touristiques et quelques usines modèles, le musée des réalisations socialistes où étaient exposés quelques tracteurs chinois, la galerie d’art réaliste et nous retournions dans notre hôtel loin de tout et surtout de la population. Pas question de se mélanger !
Des affiches de propagande un peu défraîchies occupaient les murs, et les rues étaient vides de voitures mais encombrées de carrioles à cheval. “La bande des cinq ”, Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao, était réduite à quatre. Mao avait disparu des affiches en 1968 suite à une brouille avec le grand frère chinois au moment même où les maoïstes français et européens défilaient avec le petit livre rouge en scandant “ Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao.


En 1968, l’Albanie était totalement coupée du monde. Les échanges commerciaux se faisaient sur la base du troc. L’homme d’affaires français, Julien Roche, échangeait des équipements de télécommunication français contre des épices ou des moutons. A la fin de la dictature, il créa la première compagnie aérienne albanaise.
Je reviendrai dans un prochain chapitre plus longuement sur l’histoire de l’Albanie.
Albanie XXII : inch’Allah

En 1989, tombait le mur de Berlin : les régimes communistes du bloc soviétique vivaient leurs derniers jours. Seule l’Albanie, encore une fois, résistait à l’appel de la démocratie. C’est la religion qui a été le premier moteur de la désobéissance. Un peu partout dans le pays la population retournait à des pratiques religieuses ancestrales mais clandestines. En 1990, sous la pression populaire, le gouvernement de Ramiz Alia ( le successeur désigné par d’Enver Hoxha) dut lâcher du lest et reconnaître que 26 ans d’Athéisme n’étaient pas arrivé à bout des croyances populaires.

En Mars 1990, j’étais encore une fois en Albanie. A peine arrivé, un ami albanais me propose une balade. Un de ses cousins organise la première cérémonie de circoncision islamique malgré l’interdiction. Le lendemain nous nous sommes rendus dans la ville musée de Berat, au centre du pays. La famille et les proches s’étaient entassés dans un petit appartement autour du lit parental où un garçon âgé de huit ans, vêtu de blanc comme il se doit, attendait patiemment… Il n’en menait pas large.Deux mollahs, miraculeusement rescapés des camps, lisaient le Coran. Ils n’avaient rien oublié des prières et des rites de cette cérémonie. Les fidèles restaient silencieux.
« Inch’Allah » a crié la foule quand le sang a coulé.
Le père s’est alors tourné vers moi et m’a dit : « C’est le début d’une nouvelle vie ! »
L’islam avait survécu à vingt-six ans d’athéisme intransigeant.
Trente ans plus tard, je n’avais rien oublié de cette cérémonie. Pour ma nouvelle enquête, je suis retourné à Berat à la recherche de Luke Haxhia et de son fils Enis, ce fils qui avait été circoncis sur l’autel de la liberté . C’est le chef d’une communauté soufie qui nous a finalement donné l’information à moi et à Eleana Ziakou, en nous demandant par la même occasion de nous convertir à L’Islam.
Nous avons décliné son invitation insistante et nous sommes partis rejoindre le père et le fils dans un café de Berat.
Ils étaient là devant nous, curieux, intrigués et méconnaissables. Je leur ai montré les photos de la cérémonie, dont ils n’avaient bien sûr aucune image. Ils éclatèrent de rire en regardant tour à tour les images et le martien en face d’eux, qui leur présentait ces photos venues d’un autre monde. Nous avons continué notre conversation autour d’un verre de raki. Le père m’a alors avoué qu’il n’a jamais été très croyant. Cette circoncision, c’était une façon de revendiquer sa liberté. Son fils se serait quant à lui volontiers passé de cette cérémonie “douloureuse”.…
Luke nous a indiqué l’adresse de Murat Durat, l’ancien imam de Berat, qui avait dirigé cette première cérémonie. Nous l’avons retrouvé chez lui, Il serait trop long ici de raconter son histoire en détail, mais il nous a confessé que, pendant toute la dictature, il a continué à pratiquer secrètement le ramadan.

Un peu plus tard, nous avons rejoint son bras droit, Ali Nalbani, qui, lui aussi, pratiquait secrètement le ramadan, le cachant y compris à sa propre famille. Il a d’ailleurs attendu la fin du totalitarisme pour annoncer à ses trois enfants qu’ils étaient musulmans.


En retournant vers l’hôtel nous sommes passés par le centre ville où trône à nouveau la cathédrale orthodoxe juste en face de la Grande Mosquée.
Sous le régime communiste, la cathédrale avait été rasée. Pendant des décennies, le cœur de la ville n’était plus qu’un immense trou béant.


Albanie XXIII : « ITALIA, ITALIA, ITALIA ! » 26 février 1990
Dans le port de Durrës, des milliers de gens poussent un cri d’espoir, le nom de leur terre promise : Italia, Italia, Italia ! . Une foule surexcitée nous assaille, mon interprète Erwin Baku et moi. De toutes parts, des cris, des pleurs, on ne peut pas faire un mètre. Nous sommes encerclés. Un flot de questions jaillit de cette foule frénétique. Ils nous crient leurs rêves, leur désespoir: « L’Italie va-t-elle envoyer des bateaux pour venir nous chercher? Nous voulons quitter le pays, nous voulons partir, nous voulons travailler en Europe. »

In the port of Durres
Impossible de se délivrer de cette marée humaine, ivre d’informations et de liberté. Depuis plusieurs jours déjà, tout ce qui roule est pris d’assaut, une seule direction: le port de Durrës. Familles, enfants, jeunes, vieux, gens des campagnes et gens des villes. Toute l’Albanie s’est donné rendez-vous à Durrës. Tous les moyens de transport sont bons : charrette, camion, train, bus, vélo. Rien ne peut arrêter cette foule.
La rumeur de l’arrivée d’un bateau panaméen en Italie avec 6.000 personnes à bord s’est répandue à travers tout le pays. Dans le port de Durrës, trois bateaux sont encore à quai. Les grues du port chargent les passagers sur le bateau par grappes humaines, comme du bétail. Certains soldats en uniforme ont pris place à bord. La police et l’armée sont présentes et laissent faire, visiblement dépassées par la situation. Dès que je sors mon appareil photo, une clameur jaillit de la foule : « Italia, Italia ! ». Les bateaux tanguent dangereusement mais les gens continuent de grimper. Les bastingages, la moindre place est occupée. Ces bateaux hors d’âge ne peuvent visiblement pas prendre la mer. Mais la foule attend quand même. Sur les quais, sur les ponts des navires, il n’y a plus un mètre carré disponible.

Ces gens ont pour tout bagage les vêtements qu’ils portent sur eux. Pas de valise (difficile à trouver en Albanie), pas de sac, rien. Ils savent qu’ils seront pris en charge car les premiers réfugiés arrivés en Italie sont en contact permanent avec leur famille.
Fatmir, un candidat à l’exil, m’explique dans un italien approximatif : « Nous voulons partir, fuir le pays. Bien sûr, il n’y a plus de problème pour obtenir un passeport, un visa de sortie, mais comment décrocher un visa d’entrée dans un pays occidental, sans garanties financières, sans billet d’avion. Nous n’avons pas d’argent. Pour la plupart d’entre nous, ces bateaux sont le seul moyen de partir, nous ne croyons pas au changement. »La plupart de ces réfugiés ne parlent pas une seule langue et ne savent ni lire ni écrire. Souvent ce sont des paysans venus des campagnes, beaucoup de Gitans aussi.
Pendant ce temps, à Durrës, la tension monte. L’ armée a fermé le port, il n’y a plus rien à manger sur les bateaux, le pain et l’eau ont atteint des prix exorbitants, 50 fois le tarif officiel. Dans la nuit, après plusieurs jours d’hésitation, la police spéciale donne l’assaut. Au petit matin, les chars bloquent les principales entrées du port. L’armée a pris possession du port devenu zone militaire.




retour des réfugiés expulses d’Italie, dans le port de Durres .
Un soldat tous les deux mètres et des barbelés doublent l’enceinte du port. La ville est déserte, la police anti-émeute a disparu. Je demande sans grand espoir à un gradé d’entrer dans le port et, à ma grande surprise, il me propose une visite guidée! Le « Partisani », hier encore couvert de monde, a repris sagement sa place le long des quais. Plus de trace des foules surexcitées de la veille, comme si rien ne s’était passé. Le commandant m’apprend que la foule s’est dispersée dans le calme entre minuit et une heure du matin: « Nous les avons convaincus de quitter le port, il n’y a eu aucune violence, l’armée et le peuple en Albanie ne font qu’un. ». Il n’a pas encore compris que cette exode marque la fin du régime communiste

A la lecture de mon texte Indrit Topi qui assure la traduction en Albanais a réagi…
J’avais 9-10 ans environ, et durant ces journées, je me souviens être allé au port, j’habitais en face, de l’autre côté du chemin de fer, derniers immeubles, derrière la station d’essence. Je ne me suis pas embarqué, trop jeune pour ça, mais je me souviens avoir tiré à la kalachnikov, prêté « gentiment » par les soldats. Évidemment on s’en vantait avec les camarades à la cour de récré de l’éc
Albanie XXIV : Shengjin, 26 février 1991
Vlora et Shengjin, les deux autres ports du pays sont aussi bloqués par les candidats à l’immigration. A Saranda, près de la frontière grecque, il n’y a plus de bateaux, mais plus de dix mille personnes ont déjà rejoint la Grèce à pied. Des villages sont entièrement vidées. Aucun navire ne peut accoster en Albanie. A Durrës, un bateau panaméen chargé de sucre (qui commence à manquer dans le pays) a été pris d’assaut avant d’avoir pu décharger sa cargaison. Des usines sont arrêtées faute de pièces détachées. Le commerce maritime est complètement paralysé.
Je décide de rejoindre Shengjin, un petit port au Nord de Tirana. La route est fermée au trafic. C’est le responsable de la police locale en personne qui nous escorte, l’interprète et moi, jusqu’au centre ville. Là encore, une foule compacte attend un départ hypothétique. De véritables essaims humains sont accrochés à la moindre embarcation. Spectacle étrange dans cette petite station balnéaire. De l’autre coté du port, je distingue une des bases secrètes de la guerre froide, la base de sous-marins de Shengjin Elle est à peine à 100 mètres, je vois les bunkers, mais je n’imagine même pas pouvoir y entrer….




En 2018, je suis passé juste à côté de la base, j’ai tenté de voler quelques photos depuis le bord de la route, mais des gardes m’ont rapidement demandé de décamper : c’est un site militaire.

En 2019, pour la suite de mon projet, j’ai fait une demande officielle pour visiter la base.

« Impossible, m’a répondu le ministère des armées, c’est un site stratégique ! »
Mais l’Albanie est un pays méditerranéen où tout le monde se connaît et le commandant est justement un ami de mon chauffeur… On se retrouve au café et, après une rapide discussion, il nous ouvre les portes de la base ultra secrète. Je pénètre alors dans un monde de « bande dessinée », celui dont je rêvais depuis des décennies. C’est le monde de Black et Mortimer, « Le secret de l’Espadon ». Le lieu est simplement ahurissant. Nous visitons des épaves de bateaux antédiluviens. Le commandant est désabusé. Il sait que la base est totalement obsolète. Il aimerait bien la transformer en musée de la guerre froide.






Albania. shenjin naval base for the soviet submarines , today in ruins



Un peu plus tard, nous déjeunons dans un restaurant dont le propriétaire est aussi un ami du chauffeur. Pendant que les cuisiniers préparent le repas, il nous accompagne au port pour nous montrer un gros bloc métallique à moitié enfoui dans la vase.
C’est ce qui reste du bateau sur lequel il avait tenté lui aussi de fuir. Mais son bateau n’a jamais dépassé l’entrée du port. Le fugitif est finalement resté à Shengjin et a ouvert un restaurant . Le soir, en rentrant, je découvre une statue de la liberté géante dans la cour de l’hôtel. Le rêve d’Amérique est toujours bien vivace.



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