Albanie XXV : le mystère de la grande pyramide
Je n’ai jamais rencontré Enver Hoxha qui est mort en 1985, soit juste un an après la prophétie orwellienne qu’il aura réussi, lui, à mettre en œuvre dans son propre pays. Le démentiel huis clos de l’Albanie socialiste a duré un demi-siècle,tenu d’une main de fer par cet intellectuel dandy et prof de français formé à Montpellier, devenu ensuite thuriféraire d’un marxisme-léninisme pur et dur. Les statues à la gloire du dictateur, et de ses amis Lénine et Staline sont tombées en 1991, au moment où le régime communiste s’est effondré pour laisser place à une démocratie chaotique.
En 1987, j’étais présent pour l’inauguration d’une pyramide à la gloire du “pharaon” communiste en plein cœur de Tirana. Son fils en était l’architecte. En 1991, je l’ai visité et, j’y ai découvert une immense bibliothèque. Des rangées de livres avec indiqués sur la tranche, les noms de Sartre, Simone de Beauvoir etc. Mais surprise, en ouvrant les livres, on y lisait la prose d’Enver Hoxha
Aujourd’hui l’édifice en ruine trône toujours au centre de la ville. Depuis 40 ans, les Albanais se déchirent pour savoir si ce symbole de la dictature doit être démoli ou sauvegardé. Finalement la pyramide a été conservée mais profondément transformée. Le projet présenté dans les rues de la ville ne manque pas de charme.
En 1987, peu de gens savaient que cette pyramide avait été construite au-dessus d’un réseau de bunkers souterrains. Mais Enver, à l’inverse des pharaons, n’avait pas prévu d’en faire son tombeau mais un abri en cas d’attaque, pour lui même, sa famille et ses fidèles. Comme Hitler, Enver craignait une invasion. Il avait fait construire un deuxième réseau plus vaste et plus confortable, une petite ville souterraine avec une salle de spectacle, sous la montagne Dajti, dans la banlieue de Tirana. Ces souterrains aujourd’hui restaurés sont devenus des musées. Je ne sais pas pourquoi le dictateur n’a pas été enterré dans sa grande pyramide. Jusqu’en 1991, sa tombe située au centre du cimetière des héros a été gardée vingt-quatre heures sur vingt-quatre par des soldats en armes.
Le passé parfois résiste. Pendant des décennies le pays a essayé d’effacer tant bien que mal les traces du tyran. Mais à Berat, sur un flanc de montagne, on peut encore lire « ENVER » gravé dans la pierre. On a bien sûr été tenté de l’effacer et de le transformer en « NEVER », mais l’ombre du dictateur est indélébile. La terre semble marquée pour l’éternité. Chaque année à l’occasion de la fête nationale, une cérémonie a lieu au cimetière. L’occasion pour les derniers fidèles d’Enver de se rassembler pour lui rendre hommage.
Albanie XXVI : Gjirokastra, la ville de pierre.
L’église de la résurrection
J’ai une affection particulière pour cette ville magnifique située au sud du pays, tout près de la frontière grecque, pas seulement à cause de son architecture mais aussi pour son histoire encore une fois incroyable. Par le plus grand des hasards, les deux Albanais les plus célèbres, le dictateur Enver Hoxha et l’écrivain poète Ismaïl Kadaré sont nés à quelques mètres l’un de l’autre dans la même rue de Gjirokastra. De cette ville, Kadaré en a fait un roman magnifique : “Chronique de la ville de pierre”.
Je connais Gjirokastra depuis 40 ans et j’aime toujours y revenir. Pour moi, à cause de Kadaré, tout ce qui se passe à Gjirokastra prend une dimension épique. En 1991, à la fin de la dictature, quand les pratiques religieuses ont été à nouveau tolérées, je me suis rendu une nouvelle fois dans la ville de pierre. J’avais hâte de découvrir enfin tous ces lieux de culte inaccessibles pendant la dictature, ces mosquées, ces églises, transformées en entrepôts, en cinéma, ou en palais des sports.
J’ai retrouvé très rapidement la vieille église orthodoxe de Gjirokastra, au sommet d’une colline dans la ville nouvelle.C’était la première fois depuis vingt-huit ans que s’y célébrait la messe de Pâques en Albanie. Un nouveau prêtre venu de Grèce, un peu étonné, m’a accueilli. iI n’y avait pas foule, quelques enfants, des personnes âgées et Stefan Duka. C’est lui, un simple paroissien, qui s’était battu pour rouvrir l’église délabrée. Aux murs de ce qui fut un entrepôt, des icônes et des peintures murales en mauvais état témoignaient encore d’un passé prestigieux. En regardant la messe, j’avais l’impression d’être revenu aux premiers jours de l’église ou de toute petites communautés à la foi inébranlable essayaient de se rassembler. C’était une messe de pauvre, une messe de la misère, une première messe du début des temps.
Trente ans plus tard, pour mon nouveau projet, j’ai eu bien sûr envie de retrouver ces premiers fidèles de la résurrection. Je me suis présenté à nouveau à l’église un dimanche, Stefan Duka était là. Il n’avait pas changé. L’église est toujours aussi pauvre. Les icônes peintes sur les murs ont perdu un peu plus de leur éclat mais les saints ont résisté à l’assaut du temps. Stefan est fier de son œuvre. Je lui ai présenté alors les images que j’avais prises il y a trente ans, il m’a regardé, étonné : « C’est la main de Dieu… » J’ai ensuite enregistré son témoignage en vidéo dans lequel il me raconte son histoire et les années noires de la dictature pendant lesquelles il a pratiqué sa religion en secret.
Albanie XXVII : Des petits vélos qui tournent dans ma tête…
« L’homme qui ne voulait pas se souvenir »
En Albanie comme ailleurs, les petites histoires en disent parfois plus long sur un pays que les grandes études politiques ou sociologiques.
Voici donc, pour une fois, une petite histoire sans image.
En 2019, je suis revenu à Shkodra, dans le nord de l’Albanie, à la recherche des personnages croisés pendant la dictature.
Je me souvenais d’un homme que j’avais vu pleurer au bord de la rivière Drin. Je suis revenu au même endroit en repensant à cette histoire. Comme d’habitude, j’ai montré à tout hasard une photo aux gens du coin. J’avais envie de connaître le fin mot de cette histoire de larmes. Ils m’ont indiqué un bar fermé au bord de la rivière où j’ai retrouvé mon bonhomme. Il était là, presque au même endroit. Je l’ai salué et j’ai entamé la conversation en lui montrant quelques photos. Il s’est mis à nouveau à pleurer en repoussant mon iPad de la main. Il ne voulait pas voir ces images qui lui rappelaient un des jours les plus terribles de sa vie.
Il a arrêté net la conversation en me disant : « On m’a volé mon vélo ». Trente ans plus tard, la douleur était donc toujours là, intacte. J’étais le témoin d’un passé maudit. Ce passé qu’il voulait absolument oublier. Je suis parti timidement sans faire de photo. J’aurais aimé en savoir plus, comprendre. Dans l’Albanie socialiste et « égalitaire », dans ce pays sans voiture, le vélo était un bien inestimable. Un instrument de liberté
Depuis, j’ai un petit vélo qui tourne dans la tête…
Des vélos et des Mercedes
Sous le régime communiste, le pays vivait en totale autarcie. L’Albanie communiste était un pays pratiquement sans voiture, seuls les membres de la nomenklatura circulaient en Mercedes. Les paysans eux se déplaçaient dans des carrioles à cheval ou sur des engins surréalistes au moteur bricolé. Les plus chanceux avaient des vélos, les autres marchaient ou utilisaient les transports en commun en particulier des autobus Saviem parisiens qui étaient dans un état de délabrement difficile à imaginer. Quand je venais en Albanie j’étais moi aussi coupé du monde, sans communication avec le monde extérieur, sans téléphone international, sans télex. Je séjournais à l’hôtel Tirana en plein cœur de la capitale. Le séjour était “reposant”. Au petit matin, j’étais réveillé par le chant des coqs de la ferme voisine et le bruit des pas des piétons qui traversaient la place Skanderbeg où trônait la statue dorée d’Enver Hoxha, le silence était à peine déchiré, de temps à autre, par le bruit d’une voiture…Aujourd’hui Les cyclistes sillonnent toujours la ville mais sur des pistes cyclables car depuis le pays a rattrapé son retard et connaît des embouteillages dignes d’autres grandes villes européennes. Mais je suis toujours aussi admiratif devant la dextérité des cyclistes albanais qui ont gardé l’habitude de circuler sous la pluie en tenant leur parapluie à la main.
Albanie XXVIII : Les cathédrales du communisme
Pour raconter l’Albanie au présent je suis parti à la recherche des témoins du passé non seulement des êtres humains mais aussi des lieux, en particulier des anciens sites industriels que l’on découvre au milieu de nulle part, comme des phares, des vigies perdus en mer.
Sur ces champs dévastés, les ruines des usines socialistes sont les derniers témoins muets du passé et des rêves industriels inachevés du dictateur. Ce sont les cathédrales de pierre d’une religion à jamais disparue.
Les habitants ne font plus attention à ces carcasses lépreuses qui ne leur racontent rien, en particulier aux jeunes. Ils n’aiment pas montrer ces champs de ruines, L’Urbex albanais est pourtant saisissant et ces fantômes me parlent car j’ai connu ces usines vivantes, animées, remplies de travailleurs, acteurs stakhanovistes du communisme en marche.
Dès 198, j’ai visité, bien encadré par la segurimi, quelques-uns de ces établissements aux doux nom de « Kombinat Staline » ou « Usine de tracteurs Enver Hoxha ». Trente ans plus tard, je suis retourné sur ces lieux, j’avais l’impression de me trouver au milieu d’un paysage de sciences fiction
Mais ces paysages désolés, ces carcasses industrielles, me font rêver. Il y a bien longtemps j’étais architecte, et j’ai gardé cette poésie des ruines au fond de moi. Aujourd’hui j’essaie de créer mon Urbex imaginaire. J’aime crayonner mes photographies, je passe de la photographie à l’image. Le mot « image » n’est-il pas l’anagramme du mot « magie »…
Albanie XXIX : l’usine sidérurgique d’Elbassan
Urbex 1 : les cathedrale du communisme
Pendant la période communiste, le combinat sidérurgique d’Elbasan construit au temps de l’amitié avec les soviétiques était l’incarnation du rêve socialiste, un symbole et la fierté du régime. Les paysans étaient enfin devenus des ouvriers, des prolétaires.
En 1962, après la rupture avec l’URSS, Enver Hoxha se rapproche de Mao : les Chinois débarquent alors en Albanie avec leur technologie, en particulier à Elbasan. Avec la fin du communisme, toute l’industrie lourde albanaise obsolète et peu rentable a périclité. Les usines abandonnées ont été vendues ou abandonnées à l’état de friche industrielle. Ces dernières années des entreprises turques se sont installées sur le site. La région d’Elbasan est la plus polluée du pays.
Les ruines d’Elbassan en 2019. La ville la plus polluée d’Albanie
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