« Tranches de vie » : Exposition
EXPOSITION « presence photographique » ,
Programme complet ici Cette page est en cours de construction, elle sera enrichie et améliorée avec plus de liens au fil des jours…
Quand le festival « www.présences-photographie.fr » m’a invité à exposer, j’ai tout de suite eu envie d’essayer quelque chose de différent. Depuis des années, je cherche à donner un sens à toutes les images que j’ai accumulées au fil du temps. Plutôt qu’un sujet thématique, pourquoi ne pas tenter une nouvelle expérience ? Découper ma vie en 54 tranches égales, à raison d’une image par tranche.
Mais choisir parmi des millions d’images est un truc dingue, voire impossible. Le Salvador ou les « boat people »? La guerre du Liban ou l’indépendance en Angola, Saddam Hussein ou Khomeini, Mitterrand ou Jean-Paul II, l’ombre ou la lumière ? Le choix final est imparfait, je l’ai fait au “feeling”. Je savais que ce serait de toute façon frustrant
J’avais aussi pour ambition d’accompagner chaque image d’un texte.
J’ai mis du temps à réaliser que mes textes étaient trop longs pour une telle exposition. J’ai donc passé encore plus de temps à les élaguer, à « tailler dans le gras des textes, jusqu’à l’os ». J’ai ajouté des QR codes pour accéder aux reportages complets, aux textes ou à des vidéos sur mon site pour ceux qui souhaitent approfondir.
Alors revenons au début. Comme tous les enfants, j’ai commencé par rêver le monde. Plus tard, en tant qu’étudiant en architecture, j’ai commencé à explorer la planète. Pendant les vacances universitaires, tandis que mes amis se prélassaient sur les plages, je préférais partir sur le terrain, déjà convaincu que les images pouvaient influencer le cours de l’histoire, offrir un regard à la fois héroïque et humaniste sur les événements. Je me voyais déjà comme un grand reporter. L’image était au cœur de ma vie, même si je ne m’en rendais pas encore compte.
On the road again
1969
Toute cette histoire a réellement commencé en Mai 68. Jusque-là, je m’ennuyais ferme, mais je fréquentais le club photo de ma cité où j’apprenais les bases de la photographie : éclairage, développement, tirage. Depuis des années, je cumulais les petits boulots, une jeunesse pas facile. En Mai 68, ce monde ennuyeux a finalement explosé, j’avais 16 ans, c’était comme une seconde naissance. Je suis devenu un agitateur politique. Je plongeais dans les livres de Marx, Engels, Proudhon, passionné par l’histoire du monde, rêvant aussi de voyages lointains. J’avais déjà soif de me confronter au réel. Dans mon lycée, l’agitation régnait en permanence. L’année a filé à toute vitesse.
À l’été 69, toujours fauché, je travaille pendant toutes les vacances pour acheter mon premier vrai appareil photo, un Mamiya C33, une grosse bête de deux kilos tout de même. Fin août, je prends la décision de partir sur la route, le lycée attendra.
Le Kosovo
Je me retrouve à la porte de Vincennes à faire du stop, en direction d’Istanbul. C’est le début de ma vie de clochard céleste : je dors dans les champs, je mange quand je peux. Pour rejoindre Istanbul, je décide de passer par le Kosovo, alors une province de la Yougoslavie voisine de l’Albanie. À cette époque, l’Albanie est un pays aussi fermé que la Corée du Nord aujourd’hui. Je ne savais pas alors que « le pays des aigles » deviendrait l’un de mes sujets de prédilection et que, une décennie plus tard, j’assisterais à la fin de la dictature.
Je poursuis mon chemin jusqu’à Istanbul : C’est le choc, ma première rencontre avec l’Orient.
Pour 1969, j’ai finalement choisi ces images du Kosovo en format carré, sous forme de planche contact à l’ancienne. Curieusement, à cette époque, je faisais des tirages rectangulaires. Je recadrais dans le carré pour paraître plus moderne. Aujourd’hui, bien sûr, je préfère le format brut d’origine.
Les chemins de Katmandou
1970
J’arrive au lycée en octobre avec un mois de retard. L’année s’écoule. À la fin du mois d’août, je me retrouve de nouveau sur la route, avec mon Mamiya 6X6 format carré. Mon ambition cette fois-ci est de rejoindre Katmandou que je n’atteindrai pas cette année-là.
Mes années “carrés”;
Pour 1970, j’ai sélectionné quelques images de Turquie présentées à l’ancienne encore une fois sous forme de planche contact.
COMING Nepal coming / Inde coming
Les années Solo
1971
Fin octobre, j’arrive de nouveau au lycée avec quelques semaines de retard. Une année compliquée entre études et boulot. Je bosse pendant tout l’été et à la fin du mois d’août, je reprends une fois de plus la route vers l’Orient.
Au bout de trois semaines, j’atteins enfin l’Afghanistan. La douane afghane ressemble à un caravansérail, la cour est encombrée d’ânes et de chevaux, d’hommes enturbannés et de femmes voilées ou grillagées. Je suis ébloui par cet autre monde, si étrange et différent. Je poursuis ma route jusqu’au Népal.
» Au pays des cavaliers », cliquez pour acceder au texte complet
Au pays “des Cavaliers” 1970/1971/1972
Mon histoire avec l’Afghanistan commence un premier juillet 1970, sous le règne du roi Zaher Shah. Les Talibans n’existent pas. L’Afghanistan est encore le pays des Cavaliers. A peine âgé de 18 ans, je me trouve porte de Vincennes avec mon sac à dos et des rêves plein la tête. L’année précédente, j’avais déjà fait une partie du voyage jusqu’en Turquie, je n’avais pas pu atteindre l’Afghanistan, je devais retourner au lycée en septembre.
Cette année-là, j’avais envie de pousser plus loin, jusqu’à Katmandou. Le but à atteindre me paraissait aussi lointain qu’irréel, Ce voyage était un vrai saut dans l’inconnu.
Une première voiture m’a amené jusqu’ en Lorraine, puis une autre jusqu’à Munich, puis l’Autriche, la Yougoslavie. A la sortie de Belgrade un minivan rempli de musiciens s’arrête, c’est l’équipe d’un célèbre groupe turc : “Paris Mancho”. Ils se relaient jour et nuit pour conduire l’engin en fumant des pétards. Ils me déposent à l’entrée d’Istanbul, une ville que je connais déjà, pour y avoir séjourné l’année précédente. Puis direction Erzurum Tabriz, Machad, j’arrive à Taibat , la frontière Afghane, en une dizaine de jours.
La douane afghane ressemble à un caravansérail, la cour est encombrée d’ânes et de chevaux, d’hommes enturbanés et de femmes voilées ou grillagées. Était-ce les visages des gens, l’état de délabrement des baraquements, le dénuement généralisé, je ne saurai le dire, J’étais entré dans un autre monde, étrange et différent.. Des soldats aux yeux bleus déambulaient au milieu des voyageurs. Ils proposaient aux nouveaux arrivants, de grosses barrettes de haschich qu’ils vendaient quelques dollars. L’Afghanistan était tel que je l’imaginais; un livre ouvert. J’espérais bien y rencontrer les Cavaliers de Kessel ou visiter le “royaume de la lumière”, ce Nouristan, dont parle Kipling. Le klaxon d’un camion qui tentait d’ouvrir sa route au milieu de la cohue me fit sortir de mon rêve éveillé. Je devais rejoindre Herat, la première ville afghane, avant la nuit. Je trouvais une place sur le toit d’un bus scintillant couvert de miroirs et de dessins colorés, au milieu des bagages avec une dizaine d’autres voyageurs, des poules et des chèvres. Apres deux heures de route, la cité aux couleurs ocre jaune est apparue dans le lointain au coucher du soleil, tel un mirage aux portes du désert. La citadelle imposante, elle aussi construite en terre, qui surplombe la ville semblait sortie du livre de Dino Buzzati “ le désert des tartares ». A l’arrêt du bus, en descendant de mon perchoir, des cavaliers blonds et enturbannés, les yeux cernés de kool, montés sur de magnifiques chevaux attendaient leurs proches pour les emmener je ne sais où, peut etre dans une tente au milieu du désert. J’entrais timidement dans la ville assoupie. Seul le bruit des calèches couvertes de fleurs rompaient le silence paisible de cette superbe soirée d’été. La cité baignait dans une torpeur paisible. Dans les salons de thé, les tchaikhanas Des afghans impassibles allongés sur des lits afghans discutent tranquillement en regardant passer les étrangers à l’accoutrement bizarre. Je me suis installé près d’eux pour me reposer. je suis sorti de mon rêve éveillé aux premières notes d’une chanson planante des Beatles; “a day in the life”. L’aubergiste qui m’apportait mon verre de thé était coiffé d’un superbe turban, les yeux noirs cernés de khôl lui donnait le regard un peu inquiétant, celui d’un guerrier, il baragouinait l’anglais, Nous avons discuté un moment, il adorait les beatles, et la musique en général nous avons ensuite écouté cat stevens (qui deviendra militant islamique) et les pink floyd. Devant nous dans la rue, des femmes passaient, quelques-unes sans burqa, cheveux au vent, des enfants couraient avec leur cerfs-volants. Dans la boutique à côté on entendait des chants d’oiseaux; c’était le temps des fleurs, il y en avait partout .pendant les semaines suivantes j’ai parcouru le pays en bus, j’avais trouvé un petit paradis pour étudiant fauché, la vie ne coûtait rien, J’ai passé ainsi quelques semaines indolentes dans le pays avant de continuer mon voyagé vers l’Inde et le Népal. Ces voyages vers Katmandou étaient devenus un rite initiatique pour toute une génération. « faire la route” sans un sou, était aussi une vraie épreuve, je menais une vie de “clochard céleste ». On dormait sur les toits, dans les champs ou dans les ashrams. J
Kaboul la ville en terre, les femmes modernes, les hotels de routards, Chicken street
A cette époque, en Afghanistan, le kilo de haschich se négociait pour quelques dollars, la morphine et l’héroïne étaient en vente libre dans les pharmacies en Afghanistan, au Pakistan et aussi au Népal. Sur cette route, certains jeunes mouraient en chemin, victimes d’overdose .
Pendant toutes ces années j’étais aveuglé par l’exotisme. je suis passé à côté de l’essentiel, la véritable histoire était celle que je vivais sur cette route empruntée par des milliers d’occidentaux, je n’ai fait aucune images des autres, de moi, je n’étais pas encore journaliste.
j’ai pris goût à ces voyages, je suis ensuite retourné chaque année sur la route en 1971, 1972 et 1973 . “ ; Mais pour moi L’Inde était trop grande, trop compliquée, trop peuplée. Le Népal était trop petit, trop cool. J’avais attrapé le goût de l’Afghanistan. Mais c’est l’Afghanistan qui m’a vraiment envouté, je ne saurais expliquer pourquoi.
Pour 1971, j’ai sélectionné une image de Kaboul en paix. À ce moment-là, je ne sais pas encore que je vais sillonner ce pays pendant des décennies. Je reviendrai à Kaboul en 1978, en tant que journaliste, pour couvrir le premier coup d’État communiste.
Quelques mois plus tard, une grande famine sévit en Afghanistan. Les Afghans connaîtront cinquante années de guerre.
L’AFGHANISTAN ici en cours de construction
Ce que vous ne verrez pas
Les années Solo
1972
Retour à Paris en octobre, je commence mes études d’architecture aux Beaux-Arts.
À la fin de l’été, je reprends ma route habituelle, direction le Népal,
J’ai acheté un nouvel appareil photo, un 24X36, qui me permet de prendre des diapositives rectangulaires. À cette époque, il n’y a pas de workshops, de stages ou de vidéos YouTube pour nous guider. L’autofocus n’est même pas un rêve et les films argentiques coûtent cher. On apprend sur le terrain.
Pour 1972, le choix était impossible, j’ai finalement opté pour une image en couleur de Bombay, « Falkland Road », la rue des prostituées.
INDIA Falkland road. ICI
Ce que vous ne verrez pas
Afghanistan 1972
Les portes du Paradis sont fermées
1973
Je poursuis mes études d’architecture. Cet été-là, je reprends encore une fois la route de Katmandou, mais avec ma compagne. Nous sommes bloqués en Iran, à Taibat, devant la frontière afghane. Mohammad Daoud Khan, avec le soutien de l’URSS et des communistes afghans, vient de renverser son cousin, le roi Mohammad Zaher-Shah. Il devient le président de la première république d’Afghanistan.
“ Les portes du paradis ” sont fermées. Nous devons rebrousser chemin. Notre voyage en Orient se termine aux bords de la Méditerranée.
Pour changer, cette année-là, je ne présente pas de photo du bout du monde, car je prends également des photos à Paris. Voici la dernière rosière de Montmartre.
link is coming soon
Les annèes « Baba Cool »
1974
Toujours plongé dans les études et le travail, je m’ennuie. Mais le 25 avril, des jeunes soldats, conscients de l’absurdité des guerres coloniales, renversent le régime chancelant du dictateur portugais. Le Portugal devient le pays de tous les espoirs. Cette révolution pacifique va faire rêver toute une génération. Aux Beaux-Arts, l’atmosphère est toujours imprégnée d’idées gauchistes. Certains de mes amis décident de partir à Lisbonne, je reste à Paris pour poursuivre mes études. La révolution attendra. Le journalisme, je ne sais pas encore ce que c’est, mais je dévore les journaux. Je vais résister encore quelques mois avant de rejoindre la révolution des œillets.
Cet été-là, pas de voyage au Portugal ni au bout du monde, avec mon amie, nous rejoignons une bande de copains qui vivent en communauté dans les Cévennes.
Pour 1974, je vais faire une petite entorse et présenter une image de 1975, notre dernier voyage en couple. Une image du Guatemala, Chichicastenango, où je retournerai à maintes reprises en tant que journaliste.
Guatemala coming / Mexique coming
Il était une fois la Révolution
1975
De retour à Paris, je reprends mes études rue Bonaparte. Je profite des vacances de Pâques pour rejoindre le Portugal et finalement voir à quoi ça ressemble une révolution.
Arrivé à Lisbonne, je sympathise avec une bande de jeunes “retornados”, des rapatriés portugais de retour des colonies, nous errons de squat en faisant la fête et la révolution. Quinze jours plus tard, je rentre à Paris, crevé, mais ébloui.
À nouveau les études. Cet été-là, nous ne partons pas à Katmandou avec ma compagne, mais en Amérique centrale pour retrouver des amis installés au Mexique, ils sont ethnologues chez les indiens « Pamés ». Puis balade au Belize et au Guatemala. Notre histoire d’amour s’achève aux pieds des pyramides de Tikal.
À nouveau seul, je retourne au squat. Pendant les vacances d’hiver, je décide de retourner à Lisbonne. Les billets d’avion pour Luanda ne coûtent presque rien. Je décide d’aller voir ce qui se passe en Angola en pleine guerre d’indépendance. Nous sommes deux passagers dans l’avion pour Luanda. J’écoute en boucle Léo Ferré qui chante “ il n’y a plus rien”.
Pour 1975, j’ai finalement choisi une image cool du Portugal, la révolution attendra.
Ce que vous ne verrez pas
Mes premieres guerres
1976
La guerre se poursuit en Angola. Pendant les vacances de février, je retourne à Luanda où je reste plus d’un mois. Je fais mon premier scoop et ma première publication. Je commence à collaborer avec l’agence Sipa.
À la fin de l’année universitaire, je commence des vacances un peu particulières. Je me rends d’abord en Israël pour le mariage de mon frère, puis je rejoins Chypre et enfin Beyrouth, où la guerre civile vient d’éclater. Au Liban, je fais la rencontre de jeunes étudiants français d’extrême droite.
la suite sera bientôt sur ma page revolutionnaire
Mais rapidement, mes “amis” du GUD découvrent que je ne suis pas vraiment d’extrême droite. Je dois m’enfuir précipitamment du Liban. Je termine mes vacances avec des amies au bord de la mer en Crète.
Une seule image, donc le front à Beyrouth. Dommage pour l’Angola.
Portugal revolution coming soon
Angola 1976 coming
« Un nouvel espoir »
1977
En Angola, la monnaie angolaise ne vaut plus rien. j’ai acheté des billets d’avion pour des tours du monde à un prix dérisoire, Je vais m’en servir pour voyager en Asie, ma route naturelle.
Dans les mois qui suivent. Je voyage dans toute l’Asie : Birmanie, Hong Kong, les Philippines, le Bangladesh, l’Inde, la Malaisie. Je m’installe à Bangkok. J’ai négocié avec l’école un gros travail sur l’architecture khmère. Le Cambodge vit sous la dictature sanglante des Khmers rouges. Je pige pour l’agence Sipa, l’AFP et un magazine français. Je commence à peine à gagner quelques sous avec mes images.
Mi-novembre, je rentre à Paris pour soutenir mon diplôme d’archi. Une semaine avant de me présenter devant le jury, le patron de l’agence Sipa insiste pour que je parte en Inde ou un raz de marée a dévasté le sud du pays : “tu connais bien la région”.
J’hésite, mais je tente le coup. je pars en Inde un jeudi, je dois être de retour lundi. Je ne dors pas pendant quatre jours. (QRcode) Je rentre à Paris super excité. J’obtiens mon diplôme, et ma première grande publication.
Pour cette année 1977, j’avais des dizaines d’images à présenter, notamment celles de la guerre en Thaïlande ou en Birmanie, mais j’ai finalement choisi une image du raz de marée en Inde. J’ai évité de présenter les images trop violentes.
Ce que vous ne verrez pas a l’Expo
BANGLADESH 1977 link
INDE 1977 coming
Hong Kong 1977 coming
les années Sipa
1978
COMMENT L’AYATOLLAH KHOMEINI A CHANGÉ MA VIE ?
texte complet ci dessous
e bosse dans une agence d’archi ou je m’ennuie ferme à dessiner des parkings. Mais la photographie ne nourrit pas son homme, je squatte avec un copain avenue d’Italie. Je parle souvent politique avec Göksin, le patron de l’agence Sipa. Un jour, je lui fais part de mes intuitions sur d’éventuels bouleversements en Iran, pays que je n’aimais guère. C’est lui qui m’a convaincu d’y aller. Je suis donc parti à Téhéran où j’ai attendu pendant des semaines les changements auxquels je croyais. Je me sentais un peu comme le héros de Buzzati dans Le Désert des Tartares. Mais j’avais la persévérance de ceux qui n’ont rien à perdre. Certains confrères se moquaient un peu de moi, n’imaginant pas qu’un régime si puissant puisse s’effondrer. Plusieurs avaient d’ailleurs quitté le pays juste avant le vendredi noir, le 8 septembre 1978, où des manifestants, majoritairement étudiants, furent massacrés.
Resté sur place, j’ai saisi ma chance et je me suis fait un nom ! J’ai vécu au jour le jour et au plus près des gens cette révolution plutôt pacifique à laquelle j’étais, comme tant d’autres, assez favorable. Puis, à l’instar de nombre d’entre nous, j’ai appris le métier sur le tas, le plus souvent grâce à mes erreurs. Ce n’était pas seulement l’opportunité de témoigner qui me motivait, mais aussi l’adrénaline éprouvée à vivre ce genre de tournant historique.
Je commence à travailler pour la presse américaine, et deviens enfin photojournaliste.
En 1978, il n’y a pas que l’Iran. C’est toute la région qui est en plein bouleversement. En juin, je me précipite à Kaboul où les communistes ont pris le pouvoir, Taraki le chef du parti communiste a fait assassiner son copain, le général Daoud, il ne sait pas que lui-même n’a plus qu’un an à vivre.
Je trouve aussi du temps pour aller dans les terres australes, sur l’archipel des Kerguelen. link
J’enterre aussi deux papes, Paul VI et Jean-Paul 1ᵉʳ, à quelques semaines d’intervalle.
Comment choisir parmi tous ces événements ? Peut-être une image de mon voyage de plusieurs semaines en Afghanistan avec les moudjahidines de Djalaludin Haqqani, qui deviendront plus tard les Talibans. Il est l’homme de la CIA. Des années plus tard, sa tête sera mise à prix par les Américains pour dix millions de dollars. Pourtant, il meurt paisiblement dans son lit en 2018. Aujourd’hui, son fils, Siradjuddin, est ministre de l’intérieur du gouvernement taliban.
Ce que vous ne verrez pas
KERGUELEN 1978 link
Iran revolution
La fin de la guerre froide
1979
En novembre 1978, cela fait des mois que je photographie la révolution iranienne au jour le jour. J’apprends que Khomeini est expulsé d’Irak et qu’il doit venir à Paris. Je prends le premier avion pour la capitale. Je le rencontre d’abord à Cachan, puis le lendemain, nous partageons le thé sous le célèbre pommier de Neauphles-le-Château. Quelques jours plus tard, je retourne en Iran pour suivre la révolution.
Fin janvier 1979, mes amis iraniens à Paris m’apprennent que l’ayatollah va retourner en Iran après quinze ans d’exil. Ils me proposent une place dans l’avion qui doit le ramener. Je me précipite à Paris, un simple aller-retour. Le 1er février, nous arrivons à Téhéran, où des millions d’Iraniens accueillent leur « libérateur ». Dix jours plus tard, le 10 février, l’Iran bascule, le régime impérial est renversé. Pendant les mois qui suivent, je continue à documenter la situation.
L’année est riche en événements : je suis aux côtés du nouveau pape Jean-Paul II lors de son premier voyage historique en Pologne. En septembre, je me rends précipitamment à Kaboul pour couvrir un nouveau coup d’État communiste. Afizulah Amin, le numéro deux du parti communiste, vient d’assassiner le numéro un, Taraki qui avait lui-même pris le pouvoir en assassinant son prédécesseur.
En septembre, je publie le premier livre sur la Révolution, « Iran, l’éclatement », aux éditions du Sycomore. Quatre décennies plus tard, je ferai deux nouveaux livres, dont un livre graphique.
1979. J’ai choisi cette image de Khomeini, sélectionnée comme l’une des 100 photos du siècle. Contrairement à ce que suggère cette image, cet homme de 78 ans s’était installé dans une petite pièce, nichée au rez-de-chaussée d’une cour d’école ordinaire. Pendant les quelques jours qui ont précédé la fin du régime du shah, j’ai cherché l’image iconique de ce nouveau messie descendu sur terre pour sauver son peuple.
Pologne coming soon / Iran l’eclatement video /
Jean PAUL II 1979 coming
Un pape combattant
1980
En 1980, je suis de nouveau en Afghanistan juste après l’invasion soviétique. Je parcours le pays en bus, déguisé en Afghan avec un turban sur la tête. Les Russes m’arrêtent une première fois dans le nord près de Mazar-I-sharif. Après un interrogatoire musclé, pour me punir, ils me relâchent la nuit en plein désert avec comme fond sonore le hurlement des loups. Je m’en sors vivant et je poursuis ma route. Quelques jours plus tard, je suis à nouveau arrêté à l’entrée de Kaboul, emprisonné puis expulsé avec interdiction de remettre les pieds en Afghanistan. J’y reviendrai clandestinement en 1985 avec les moudjahidines.
En 1980, c’est aussi le début de la guerre Iran-Irak. Je ne vais pas en Iran, car une nouvelle génération de photographes iraniens nous a remplacés. Je rejoins Bagdad par la route depuis Amman. Les autorités irakiennes organisent un convoi de journalistes pour Bassora, un véritable cortège touristique où même les femmes du service de presse portent des talons, ce qui ne présage rien de bon. Avec quelques confrères, nous quittons le groupe clandestinement et marchons cette fois vers le véritable front. Après quelques heures de marche, nous atteignons un poste avancé sur le fleuve Shatt-el-Arab qui sépare les deux pays. « Ça canarde sec » et la chaleur est écrasante. Finalement, la police nous retrouve. Nous sommes arrêtés. À Bassora, le Général X veut nous traduire en cour martiale pour espionnage au profit d’Israël. Heureusement, ça s’arrange, je suis encore une fois expulsé.
1980, c’est encore une liste à la Prévert : il faudrait ajouter l’Inde, le Pakistan, la Jordanie et l’Italie.
J’ai finalement choisi cette image du pape Jean-Paul II, avec un geste vengeur, prise lors de son premier voyage à Paris. Cet homme a sans doute contribué à faire basculer l’URSS. Dans les années suivantes, je vais l’accompagner dans de nombreux voyages à travers le monde.
INDE /
JEAN PAUL II / PAKISTAN 1980 coming /
Illusions perdues
1981
1981 a été une année chargée. Parmi mes nombreux reportages, je retiendrai la découverte de l’Albanie sous la dictature d’Enver Hoxha. Douze ans après mon premier voyage au Kosovo, j’ai enfin eu l’occasion d’entrer au “pays des aigles”.
Pendant cette année, j’ai également parcouru la Pologne aux couleurs de Solidarność, je suis devenu l’ami de Walesa, nous avons fêté Noël en famille avec sa femme et ses gosses. Puis un nouveau voyage de Jean-Paul II en Pologne.
Mais surtout, dès le début janvier, alors que Mitterrand s’apprête à prendre le pouvoir, je m’intéresse à nouveau à la politique française. Pendant les années qui suivent, l’Élysée devient mon deuxième bureau.
Et toujours, la guerre en Afghanistan.
J’ai aussi sillonné la mer de Chine avec une ONG à la recherche des Boat People. Quelques années plus tôt, alors que j’étais étudiant, nous chantions dans les rues de Paris : « Vietnam, Laos, Cambodge, FLN vaincra ».
La victoire ? Quelle victoire ?
Pour 1981, j’ai choisi cette image symbolique de mes “illusions perdues”.
Pologne 1980 coming /
ITALIE 1980 coming /
IRAK – IRAN coming /
New York 1980 coming
Mes années de guerre
1982
Je rejoins le Salvador pour couvrir une guerre civile meurtrière. Avec un ami écrivain, nous sillonnons ce petit pays où les enfants apprennent à vivre avec la mort dès leur plus jeune âge. Au bout de deux mois, je prends une balle dans le ventre, je suis rapatrié aux USA. “je voudrais pas crever” chantait Boris Vian. QRcode
Mais en 1982, j’assiste aussi à l’expulsion des Palestiniens du Liban et à la tentative de reprise en main de Jaruzelski en Pologne et je continue mon travail sur Mitterrand, le premier président socialiste de la cinquième république.
Parmi les milliers d’images du Salvador, j’ai choisi celle-ci, j’ai un doute sur ce choix, mais c’est trop tard.
CHYPRE /
MACAO /
POLOGNE /
PHILLIPINES /
GRECE /
NEW YORK
Exodus
1983
Je continue ma quête. Mais 1983 est une année spéciale. À nouveau de nombreux voyages avec Jean-Paul II, en particulier en Amérique centrale, à Haïti, au Guatemala etc. mais surtout un retour au Salvador que j’appréhendais.
C’est aussi l’année du grand exode. Deux millions d’africains étrangers sont expulsés du Nigeria. Les images sont spectaculaires. J’obtiens un prix au World press photo. C’est la première et la dernière fois que je soumets des images pour un prix.
Je reprends ensuite mes reportages habituels, en particulier la guerre Iran-Irak qui va durer huit ans et faire un million de morts. Cette année-là, j’ai droit à une image genre Selfie au côté du dictateur irakien.
J’ai hésité, mais j’ai finalement choisi la photo pour laquelle j’ai eu le prix.
COMING: IRAK IRAN WAR /
HONDURAS /
GUATEMALA /
HAITI /
COSTA RICA /
POLOGNE /
BENIN etc.
les années « Black Star »
1984
Année charnière. Je quitte l’agence SIPA. Avec d’autres confrères, Jim Natchway, Anthony Suau et quelques autres photographes, nous créons l’Agence Black Star France, filiale de la célèbre agence américaine. C’est une nouvelle année à parcourir le monde, au Brésil, en Irak, aux Philippines où Mme Aquino prend le pouvoir, à nouveau en Irak, en Inde pour la mort de Gandhi, et encore une fois au Pakistan où je rencontre le général dictateur Zia Ul Haq. Il me donne l’autorisation d’entrer dans les zones tribales d’Afghanistan avec une troupe d’élite pour me protéger. C’est une histoire hallucinante sous la pluie et dans la boue.
Pour 1984, j’ai choisi cette image d’une école de garçons à Saada au Pachtounistan
COMING : IRAN IRAK WAR /
PAKISTAN etc.
L’Arabie heureuse ?
1985
Pendant cette période, je collabore souvent avec le magazine Actuel. Je pars au Yémen à la recherche des Russes et des Chinois qui auraient pris le contrôle du pays. Je découvre une contrée extraordinaire. Aujourd’hui, 40 ans plus tard, les Yéménites partagent mes photos sur les réseaux sociaux, les transformant en album de famille, pourtant la plupart d’entre eux ne sont pas nés à cette époque. Je réalise également un grand reportage sur les prisons cinq étoiles en Suède. Mais surtout, je retourne une fois de plus en Afghanistan pour le magazine Actuel. Pendant deux mois, je sillonne la région de Kandahar avec la bande des moudjahidines de Haji-Latif. Son fils, mon copain, deviendra gouverneur de Kandahar et trafiquant d’opium. Je fais aussi un tour en Russie du côté de Yalta pour découvrir les Russes en vacances. Voilà l’essentiel.
Finalement, pour cette année 1985, j’ai choisi cette image du Yémen encore en paix. J’aimerais tant y retourner mais depuis quelques années, l’Arabie saoudite mène une véritable guerre dont personne ne parle.
Ce que vous ne verrez pas à l’expo
Des semaines avec les moudjahidines dans la region de kandahar
AUTRES HISTOIRES : EGYPTE / PAKISTAN / RUSSIE / AFGHANISTAN . Lens à venir
1986
Les années Rapho
En 1986, Black Star décide de fermer son agence parisienne. C’est l’occasion pour moi de devenir totalement indépendant. Je serai désormais représenté par l’agence Rapho. Je découvre un autre monde, sans téléscripteur AFP, sans actualités constantes. C’est l’éloge de la lenteur, et surtout, je rencontre tous les photographes dits humanistes. Je déteste ce nom, qui ne veut rien dire, comme s’il y avait des photographes”inhumanistes”. Je rencontre Boubat, Doisneau, Ronis, Sabine Weiss et les autres. C’est un régal, surtout le midi, quand nous allons au bistrot avec Robert Doisneau.
Je continue mes reportages, notamment au Honduras avec l’armée américaine et les Contras pour le magazine Time. Mais je prépare également de gros projets sur le Mexique, le Brésil et la Corée du Sud, un pays alors méconnu. C’est aussi l’année de Tchernobyl, mais je décide de ne pas m’y rendre.
J’ai choisi une image de la violence à Rio, un projet qui m’a pris beaucoup de temps et qui est emblématique de mon évolution vers les histoires au très long cours.
1986 AUTRES HISTOIRES : Liens à venir
les Banlieues de l’Islam
1987
Mon histoire avec Rapho se poursuit. Je multiplie les reportages au Mexique, au Guatemala et à New York, une ville que je visite chaque année pour des raisons professionnelles, notamment pour rencontrer les éditeurs des grands magazines. Ce sont eux qui financent nos reportages sur les terrains de guerre aux quatre coins du monde. Sans ces “ assignments” des magazines, ces reportages seraient tout simplement impossibles à rentabiliser. Je raconte cette histoire dans la trilogie sur “40 ans de photojournalisme”. En 1987, nous travaillons encore avec des films argentiques. Il n’y avait pas de fichiers numériques. Les originaux sont souvent envoyés par Concorde à New York, pour arriver à temps pour les bouclages. Puis, ils se perdent en route, on ne sait pas très bien où. C’est le destin des meilleures images. Mais c’est aussi le prix à payer pour la couverture de Time ou de Newsweek. Aujourd’hui, toutes ces images originales me manquent, mais c’est ainsi que fonctionnait la machine de guerre des agences à cette époque.
Je continue à documenter l’Albanie, où le régime communiste est en train de s’effondrer. En juillet je présente ce sujet au festival d’Arles. Je poursuis également mon travail au long cours en Corée. À l’agence Rapho, nous ouvrons un département dédié aux entreprises, le Corporate. L’idée est de financer les reportages, qui ne sont pas toujours rentables, par des travaux de commande pour de grandes entreprises. Car le plus dur aujourd’hui comme hier est de vivre de ce métier. Un indépendant doit payer ses frais et parfois, il ne reste pas grand-chose. L’argent est bien le nerf de la guerre.
Pour l’année 1987, voici une image issue d’une longue histoire sur les “quartiers nord” de Marseille, que j’ai commencé après avoir lu le livre de Gilles Kepel sur “les banlieues de l’islam”. J’élargirai ce projet à plusieurs pays Européen, notamment en Grande-Bretagne.
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La mariée était en pleurs
1988
La signature d’un accord de paix entre l’Iran et L’Irak met fin à une guerre de huit ans. Mais comme je n’ai pas d’idée originale, je ne vais pas en Iran, Je continue mes projets au long cours : Marseille pour Géo, encore l’Albanie où la religion est en train de renaître dans cet état qui avait aboli dieu par décret, mais aussi l’Argentine, la Corée-du-sud et des histoires en France sans oublier une petite chasse à l’ours en Yougoslavie un an avant la dislocation du pays. On sentait déjà les tensions.
J’ai choisi cette image devenue iconique en Albanie d’une mariée en pleurs. Trente ans plus tard, je les ai retrouvés, mais c’est une autre histoire dont je parlerai dans le texte de 2022.
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Mes annèes Corèennes
1989
Je continue avec l’agence Rapho. Cette année-là, je retourne en Irak, mais curieusement, c’est pour une commande pour Pepsi. Un an après la guerre, les Irakiens ont soif. Je me rends également une fois de plus en Albanie, où la situation est chaotique. En Grande-Bretagne, je poursuis le projet sur les “banlieues de l’islam », ainsi que sur la drogue en Suisse. Je continue mes reportages à New York, mais c’est aussi le début d’un vaste projet sur Monaco, présenté comme “vous ne l’avez jamais vu”. Cette histoire est sans doute une de mes histoires les plus rentables . Comment ce petit rocher peut-il encore attirer autant d’intérêt ? C’est un mystère que j’ai essayé de dévoiler. Le sujet est publié in extenso dans de nombreux magazines, y compris dans GEO sur 50 pages. Le ministère de la Culture organise même une grande exposition à Monaco. Les sujets de magazines, c’est souvent une question d’idées.
Je regrette d’avoir raté le mur de Berlin, mais depuis plusieurs années, j’ai pris mes distances avec l’actualité.
Pour 1989, j’ai choisi une image de la Corée du Sud, où je vais très régulièrement. Je regrette de ne pas en montrer plus. Cette image d’un enterrement confucianiste étonnera la nouvelle génération K-pop.
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Sur les steppes du grand Khan
1990
En 1990, je fais un véritable tour d’Europe. Je débute en Roumanie après la chute du régime de Ceaucescu, puis en Turquie pour rencontrer le président, ensuite à Chypre et en Albanie où la situation reste confuse, puis en Écosse et à Marseille, toujours avec “Kepel “ en tête.
Mais la grande découverte de cette année, c’est la Mongolie, où le régime communiste vient de tomber. Je débarque le jour où les statues de Staline sont décapitées ou enfermées dans des boîtes, rappelant ce qui s’était passé en Albanie quelques mois auparavant. C’est un choc, un nouveau monde s’ouvre à moi pour les prochaines décennies. Dans les années suivantes, je passerai mon temps à proposer des idées aux magazines pour retourner sur ces steppes infinies dont je ne me lasse pas. Aujourd’hui, quand je regarde les images que j’ai prises depuis un hélicoptère survolant la ville, j’ai toujours l’impression d’être sur une autre planète. La nature résiste, on peut voir l’immense place principale couverte de goudron se craqueler sous la puissance des herbes de la steppe.
J’ai choisi cette image symbolique de jeunes pilotes musulmans priant devant un F16.
L’alliance entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite, deux pays aux cultures si différentes, reste un des fondements de notre monde occidental jusqu’à aujourd’hui.
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Ce que vous ne verrez pas, ma traversée de l’Afghanistan en plein hiver dans un char russe sous le régne de Najibullah. le convoi est enseveli sous la neige à la sortie du col de Salang, mais c’est une autre histoire.
Quand les refugiés rêvent d’un monde meilleur
1991
En 1991, je poursuis mes histoires au long cours, en particulier à New York dont je parlerai plus tard. Je retourne aussi souvent que possible en Mongolie, ce pays m’attire comme un aimant.
Je me rends en Albanie, où des milliers de personnes ont pris d’assaut les quelques bateaux rouillés qui ne quitteront jamais le port de Durres. Ils espèrent rejoindre l’Italie, ce paradis occidental où, pensent-ils, les chiens mangent dans des écuelles en or. Leur seul cri de ralliement : ITALIA, ITALIA.
En 2022, ce seront les réfugiés afghans exfiltrés par les Américains qui arriveront dans ces mêmes ports d’Albanie, ignorant que cette histoire se répète.
1991 marque également la fin de l’URSS et le début de l’euro. Il ne reste qu’un seul empire : les États-Unis. Leurs valeurs prévalent sur toute la planète
Albanie : « Exodus » dans le port de Durres
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l’état de Grace
1992
En 1992, je suis accro à la Mongolie. J’en rêve. Cette année-là, j’ai la chance de participer à une grande expédition traversant l’immense pays d’Ouest en Est. Le pays est plongé dans un véritable chaos : l’essence est une denrée rare, les magasins sont vides, et les conseillers russes ont quitté le territoire. Mais j’ai l’impression de vivre une aventure à la « Indiana Jones ». C’est la première fois que je vois une tempête de neige en plein été. Dans les semaines suivantes, j’arrive à convaincre plusieurs magazines et je fais quatre séjours au pays de Genghis Khan. Mais la fin de l’empire soviétique ne touche pas que la Mongolie. Depuis la fin de la RDA c’est toute l’Europe qui est en plein bouleversement, en particulier les Balkans. La Yougoslavie de Tito implose. Je me retrouve en Hongrie pour un énième reportage sur des réfugiés qui fuient les combats. Une nouvelle migration humaine qui raconte l’histoire qui se répète depuis le début des temps. Une histoire sans fin.
Mes histoires s’étendent parfois sur plusieurs années et Monaco reste une valeur sûre. Je me retrouve encore une fois dans la principauté pour une rencontre avec le prince, qui me fait visiter le palais. Voici une image amusante et décalée du Prince Albert de Monaco, qui se prête au jeu pour moi.
Monaco est à venir
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Les années panoramiques
1993
Je suis à nouveau en Albanie, en Mongolie, à Monaco et à New York, mais ma grosse histoire se passe en France, à Lyon. Le reportage sera publié dans GEO, sur cinquante pages. Au moment où j’écris ces lignes, je pense à mon copain P.B. qui n’aime pas les images à la “GEO”, “des images de plombier”, dit-il, ça me fait toujours rire , ce statut de plombier, car il me fait vivre. Le métier “d’artiste” ne nourrit pas son homme.
Après avoir lu un livre de Shalwa Weil, “le mythe des tribus perdues d’Israël” , J’entreprends une nouvelle grande histoire qui va me mener dans de nombreux pays, en Israël, en Éthiopie ou en Tunisie. L’histoire ne sera pas publiée pour des raisons trop longues à expliquer, car les histoires dans cette région sont aujourd’hui encore sujettes à controverse.
En 1993, je vois le monde en grande largeur. En Mongolie, je travaille avec un appareil argentique, une chambre panoramique Linhof 6×17.
LA MONGOLIE c’est en cours et c’est ici
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Entre Hong Kong et Macao
1994
Je reprends les mêmes et je continue, l’Albanie, la Mongolie, New York, les années passent et je ne m’en lasse pas. Je retourne aussi en Roumanie, en Irlande. Mais en 1994, c’est le début d’un nouveau projet qui va s’étendre sur des années. Hong Kong, un territoire que j’ai découvert en 1977, et où je suis retourné à maintes reprises. La petite enclave, prise par la force à la suite des guerres de l’opium, doit être rétrocédée à la Chine en 1997. C’est pour moi l’occasion de me lancer dans une nouvelle grande histoire. Dans les années qui suivent, mes reportages seront publiés dans des dizaines de magazines partout dans le monde. Ce n’était pas gagné, car je le répète, en tant que photographe indépendant, nous produisons nos histoires dont nous payons les frais. L’équilibre financier de ces reportages dépend de nos publications, il n’y a aucune aide de l’État. Nous ne connaissons pas l’intermittence comme dans le milieu du spectacle, c’est un métier difficile. De nombreux photographes survivent avec des commandes industrielles plus rentables.
De 1994 à 1997, je passe une bonne partie de mon temps dans la future ex-colonie et ça en vaut la peine, je me régale. J’aime bien cette image d’un Hong Kong “so british”.
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1995
Viva Zapata
L’agence Rapho, qui me représente, commence à rencontrer de nombreux problèmes. L’avènement du numérique va tout changer. Les agences françaises sont jusqu’à ce jour au centre du monde photographique, mais le numérique exige d’importants investissements. Dans les années qui suivent, des géants comme Bill Gates ou Getty vont les acquérir à coup de millions de dollars. Ils ont les moyens, et je reviendrai sur cette histoire plus tard.
À partir de 1995, c’est l’agence Sygma qui me représente. Je retrouve Hubert Henrotte, son directeur, qui m’avait déjà proposé de rejoindre son équipe en 1983. Mais j’ai toujours eu l’esprit d’indépendance.
Je continue mes grandes histoires, toujours la Mongolie, Hong Kong ou Monaco. Mais aussi le Rajasthan et enfin le Mexique, où je retrouve encore une fois ce pays que j’aime tant.
Au Chiapas, les indiens Mayas, dirigés par un mystérieux commandant zapatiste, le sous-commandant Marcos, se rebellent contre le pouvoir central. Toujours ces rêves de révolution : Au Chiapas comme ailleurs, les enfants jouent à la guerre.
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Les années Hongkong
1996
Je continue mes histoires à Hong Kong et surtout à Macao, car l’enclave portugaise doit aussi être rétrocédée à la Chine. Au Canada, je découvre Bill Reid et le monde des indiens Haidas qui vivent au nord de Vancouver. Ils seraient d’origine mongole et auraient traversé le détroit de Béring il y a des siècles. Les tentes indiennes sont la copie conforme de celles que l’on peut voir en Mongolie chez les Tsatans. Je poursuis aussi mes histoires sur les tribus perdues d’Israël.
Et toujours la Mongolie, dont je ne me lasse pas, surtout en hiver, quand la vie devient un véritable combat auquel les nomades sont habitués.
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Rétrocession
1997
C’est l’année de la rétrocession de Hong Kong à la Chine. Mes reportages sont publiés un peu partout. Je m’attendais à un événement majeur. Les troupes de l’armée rouge sont entrées dans l’enclave capitaliste en pleine nuit et sous la pluie, côté image ce n’était pas terrible. Puis, elles se sont installées dans les casernes de Sa Gracieuse Majesté, tout est réglé au millimètre. Finalement, je suis un peu déçu, je m’attendais à mieux.
Quelques semaines plus tard, je suis de retour à Monaco, la principauté vient de publier un livre sur mon travail, intitulé “Des Travaux et des Jours”.
Je passe le reste de l’année entre New York et Londres
Evidemment, j’ai choisi la photo du prince Charles entourés des Ghurkas, les soldats népalais symboles de l’empire britannique
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Moudjahidines et Taliban
1998
En écrivant ces textes, je réalise que toutes ces années sont chargées. En 1998, il y a encore New York, la Mongolie et “ Les Tribus perdues”, avec un tour au Kenya, en Suède ou en Turquie. Mais l’événement marquant de 1998, c’est encore une fois l’Afghanistan où les Taliban ont pris le pouvoir. Dans un premier temps, je suis le chef taliban Sami ul Haq dans les territoires de la frontière ; un voyage hallucinant. Dans cette région, il n’y a pratiquement pas d’école publique, seulement des écoles islamiques financées entre autres par un prélèvement à la source sur les comptes bancaires des Pakistanais. Après de longues négociations, grâce au leader taliban, j’obtiens un visa de journaliste de l’Émirat islamique d’Afghanistan, ce qui est quasiment impossible à obtenir. L’histoire est sur mon site.
Mais encore une fois, je dois m’enfuir..
Non ce n’est pas une image d’ “easy Rider”. c’est une randonnée à moto de militants taliban dans les zones tribales du Waziristan pendant une campagne électorale pour le parti Taliban.
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les tribus perdues
1999
C’est la dernière année avant l’an 2000. Je retourne en Albanie, où le pays accueille les réfugiés fuyant les combats du Kosovo. Les enfants que j’ai croisés en 1969 ont grandi. L’Albanie, dix ans après le grand exode, est devenue à son tour une terre d’accueil. Je continue mes histoires à New York et à Monaco, mais je passe également beaucoup de temps en France pour des grands reportages à Nantes, Clermont-Ferrand ou Toulon. C’est un changement. Je fais aussi un petit détour par le cercle polaire pour rencontrer le peuple Sami.
L’agence Sygma me propose de couvrir le mariage du roi de l’Ouganda, Kawakaba 1er. Un mariage royal en Afrique, je n’en ai jamais fait. J’accepte, mais je n’ai aucune accréditation, aucune information. J’arrive au petit matin à Lusaka. Je cherche le cortège royal, je m’infiltre, personne ne fait attention à moi. Je prends des photos toute la journée. En fin d’après-midi, un policier en civil me demande mon accréditation, je n’en ai pas. Il m’éjecte en proférant des jurons africains que je ne comprends pas. Le soir même, je reprends l’avion. Mission accomplie. Kawakaba est dans la boîte…
Je continue aussi mon travail sur les tribus perdues d’Israël, ici à Djerba, où la communauté juive aurait émigré après la destruction du premier temple de Jérusalem.
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Le mythe des dix tribus perdues LINK
L’Arche d’alliance
2000
En l’an 2000, je continue mes tours du monde. Je me rends sur l’île de Man et en Écosse à la recherche du Dr. Godard, en Inde avec Albina Duboisrouvray, et à Saint-Nazaire avec les ouvriers. Au Bénin, je rencontre Sœur Julia, qui opère les enfants atteints de l’ulcère de Buruli sans aucun équipement, seulement avec de l’aspirine. Je retourne une fois de plus en Mongolie, puis aux Philippines pour les élections présidentielles. Mais surtout, je me rends en Éthiopie pour visiter Lalibela, un pèlerinage extraordinaire qui remonte à la nuit des temps. Cela fait des années que je m’intéresse aux « tribus perdues ». Lalibela est un mythe fondateur ; les Éthiopiens racontent que la reine de Saba serait revenue au pays avec l’Arche d’Alliance, mais eux seuls savent où elle l’a cachée.
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Rien ne sera plus jamais comme avant
2001
En l’an 2001, je me lance dans un nouveau projet à long terme sur Paris, qui aboutira à un livre « La Balade des Clochers. Cela me prendra plusieurs années. J’accompagne Charles Aznavour à Bruxelles, je visite la Grèce, le Portugal, Trieste, et je redécouvre la Corée du Sud après une longue absence. Je me rends également en Pologne. En somme, une année normale. Je fais aussi mon traditionnel voyage à New York, où j’arrive le 10 septembre.
Ce matin-là, un ami m’appelle en hurlant, une tour du world trade center est en feu. je pense à un simple incendie, je descends tranquillement dans le bas de la ville, Les téléphones et la radio ne fonctionnent pas. Je n’ai pas vu les avions. J’ai avec moi un seul boîtier argentique et quelques films Kodachrome. La suite de cette journée est trop longue à raconter,
En l’an 2000, je continue mes tours du monde. Je me rends sur l’île de Man et en Écosse à la recherche du Dr. Godard, en Inde avec Albina Duboisrouvray, et à Saint-Nazaire avec les ouvriers. Au Bénin, je rencontre Sœur Julia, qui opère les enfants atteints de l’ulcère de Buruli sans aucun équipement, seulement avec de l’aspirine. Je retourne une fois de plus en Mongolie, puis aux Philippines pour les élections présidentielles. Mais surtout, je me rends en Éthiopie pour visiter Lalibela, un pèlerinage extraordinaire qui remonte à la nuit des temps. Cela fait des années que je m’intéresse aux « tribus perdues ». Lalibela est un mythe fondateur ; les Éthiopiens racontent que la reine de Saba serait revenue au pays avec l’Arche d’Alliance, mais eux seuls savent où elle l’a cachée.
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Reve d’infini
2002
En 2002 je continue à travailler à New York sur l’après onze septembre. Je vais en Russie sur la Volga, et je retourne dans mes endroits fétiches, en particulier Mongolie pour une chasse à l’aigle. À une époque où ce n’était pas une activité touristique.
je travaille sur de nouveaux livres.
Je publie un livre sur « the twin towers of New York » (éditions Fabre)
J’ai droit à une exposition Solo à New York à la galerie “Staley and Wise”.
Voici une image qui sera publiée dans mon livre “Mongolie rêve d’infini”
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Loin de tout
2003
En 2003, je commence un projet au long cours sur Venise qui sera publié quelques années plus tard chez La Martinière. Je retourne également en Mongolie et à Marseille.
2003 est une année cool, j’en profite pour traverser le désert en Mauritanie, une expérience désormais impossible en raison des conflits armés.
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Paris au sommet
2004
En 2004, quelques expositions. Un petit tour à Los Angeles pour un reportage people, un autre au Sénégal pour un autre reportage people. Un nouveau reportage en Albanie. Et à nouveau la Mongolie pendant le grand hiver. Encore une année cool. Je commence un nouveau projet sur la “Renaissance du Caire islamique”, pas celui des pyramides, mais le moins connu, celui des Fatimides.
Je publie mon premier livre sur la Mongolie aux éditions de la Martinière
Je continue aussi mon travail sur la “balades clochers dont voici une image
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Sur les traces d’Alexandre le Grand
2005
Je publie un nouveau livre: « Paris éclairage nuit » , et je présente une grande exposition au Qatar sur mon travail en cours sur Paris. Je fais également un petit tour aux quatre coins du monde, en Mongolie, à New York et à Monaco. Je réalise quelques reportages pour le magazine Stern sur les banlieues.
Mais 2005 marque surtout mon retour en Afghanistan, pour une aventure épique dans le Paktia, à la recherche du trésor d’Alexandre le Grand. Le froid, la neige, la boue et la constante menace d’une attaque par les talibans nous accompagnent. Notre équipe d’une dizaine de policiers est confrontée à un obstacle majeur : la route est coupée par la neige, bloquant tout le trafic entre les zones tribales et l’Afghanistan.; QR code
Paris Match avait publié cette histoire avec un titre qui m’a fait rire:
“l’Afghanistan roule sur l’or”.
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Saudade
2006
En écrivant ces lignes, j’ai l’impression de me répéter un peu. Je continue mes histoires sur Le Caire, Paris ou New York. Je vais au Portugal et en Algérie pour une grosse histoire, une aventure trop complexe pour être résumée en quelques mots. Qrcode
Mais cette année-là, je découvre aussi le Cap-Vert. C’est un véritable choc émotionnel, j’ai choisi cette image symbolique :
“ saudade”, un sentiment difficile à décrire en français.
more on Cap-vert page
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La Balade… des clochers
2007
Le livre “La balade des clochers”, sur lequel je travaille depuis longtemps, est enfin publié chez La Martinière, aux États-Unis chez Abraams et en Angleterre. C’est l’aboutissement de plusieurs années de travail. J’ai eu la chance de passer plusieurs nuits au sommet de Notre-Dame. Le mot “magique” n’est pas assez fort pour décrire ces aventures nocturnes.
« Paris vu des clochers » voir at the éditions de la Martinière September 2007
« Paris view from bell towers» voir at the éditions Abrams december 2007
2007, c’est aussi une exposition rétrospective à Pingyao, en Chine, ainsi que les habituels voyages de New York à la Mongolie, de l’Argentine au Québec, en passant par l’Ouzbékistan. L’année est bien remplie.
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Vertigo
2008
Les reportages au long cours ont généralement pour aboutissement un livre. Cette année-là, c’est “New York Vertigo”, publié en France chez La Martinière, aux États-Unis chez Abrams et en Italie chez Agostini.
« New York vertigo » italy / « New York vertigo » FR / « New York vertigo » USA
Je commence à travailler pour une créatrice canadienne de mode enfantine, une expérience assez exaltante. Nous parcourons le monde pour réaliser les catalogues. De Cuba à Saint-Pétersbourg, de Cape Cod à la Mongolie. Mais pourquoi le monde se limiterait-il à quatre coins ?
Et la liste non exhaustive des reportages inclut Venise, le Maroc ou l’Antarctique. Une fois de plus, choisir une seule photo de l’Antarctique est assez frustrant.
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La Chambre obscure
2009
En 2009, l’Iran est revenu dans ma vie. Le musée d’art contemporain à Ahwaz a organisé une exposition sur mes images de la Révolution. Je ne sais pas comment ni où ils ont trouvé mes images. Personne ne m’a contacté. Après coup, j’ai appris qu’ils pensaient que j’étais mort.
Je vais vous épargner la liste des reportages habituels, cela devient répétitif. Mais pour changer un peu, j’ai aussi fait une virée en Guyane pour National Geographic. En 2009, j’ai également publié un nouveau livre sur Venise avec mes éditeurs habituels, en France, aux États-Unis et en Italie.
Livre Venise at édition de la Martinière
Operation Kronenbourg
Vous vous demandez sans doute ce que cette photo bizarre vient faire dans cette exposition ? En réalité, j’ai simplement réalisé cette image avec une canette de bière que j’ai transformée en appareil photo. J’ai appelé cette expérience : “le projet Kron-flex”, “Kron” comme Kronenbourg. La célèbre marque lançait sa bière en Russie et cherchait un projet original. L’agence de pub m’avait demandé de faire une proposition. En plus d’une grande expo sur Paris, j’ai donc exposé ces images faites avec une canette de bière transformée en “camera obscura”. Cette expo a donné lieu à une soirée glamour où étaient invités toute la jet-set moscovite, je me sentais tout petit dans cet univers trop chic pour moi. Ensuite, j’ai passé du temps dans les bars à commander des canettes de “Kro” estampillées à mon nom. Vous trouverez tous les détails ici, en particulier les plans ultra-secrets de l’appareil.
le Projet « KRONFLEX » est ici
Et pour cette année, voici une image faite avec ma canette de bière Kronenbourg
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« Au dessous du volcan »
2010
En 2010, je publie enfin le livre sur “Le Caire renaissance d’une ville” aux éditions de la Martinière., Mon éditeur américain refuse de le publier, arguant que l’islam se vend mal aux États-Unis.
Je suis de retour en Mongolie, ou je présente une importante exposition à l’Opéra d’Oulan-Bator. LINK coming
Parmi tous les reportages de l’année, j’ai retenu cette histoire dans les îles de la Sonde en Indonésie, un vrai bout du monde. C’est un retour aux sources, à l’inspiration de mes débuts. J’ai repris ce format carré que j’aime et que j’utilise de plus en plus, notamment pour les portraits.
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La Haine
2011
En 2011, j’ai une nouvelle exposition solo en Iran, au musée d’art moderne de Téhéran. On me décerne même un prix pour l’ensemble de mon œuvre sur la révolution. Comme d’habitude, je continue mes voyages à travers le vaste monde. Le 18 avril 2011, je suis en train de boire un café sur la place Jama-el-fnaa à Marrakech, je dois prendre l’avion dans deux heures, quand une bombe explose. Je ne fais plus de reportages d’actualité depuis des années, mais je sais faire la différence entre une bombe et une bouteille de gaz. J’ai toujours un appareil photo sur moi meme au petit dejeuner. Je me précipite en sens inverse de la foule qui court dans tous les sens, c’est le carnage, des gens coupés en morceaux. Encore une fois, une fois de plus, c’est l’horreur. La panique partout et toujours ces regards. Je fais des photos, l’appareil me protège du monde réel. Je sais que je n’ai pas beaucoup de temps, car la police arrive. Ils vont confisquer les films de ceux qui n’ont pas réagi comme moi. Mais je suis déjà parti. Je prends le premier avion pour Paris.
Paris Match publie le reportage dans un numéro spécial qui devait être entièrement consacré à un couronnement royal en Angleterre. Et à mon grand étonnement, les photos sont publiées sans floutage. Je suis soulagé, je n’aime pas la censure républicaine qui a pris le joli nom de droit à l’image. J’en parle souvent, mais c’est impossible à aborder ici, car cela serait trop long. Vous pourrez retrouver la suite de ce texte sur mon site.
Je montre cette image de l’attentat ( ce n’est pas la pire) parce qu’une des victimes qui a survécu m’a contacté quelques années après. Elle avait perdu ses amies, mais elle m’a remercié. “Oui, il faut montrer l’horreur”, “Il faut montrer le résultat du fanatisme”, “Les paroles ne suffisent pas”.
Un texte plus complet bientot disponible Maroc link
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La trilogie des agence
2012
Je reviens pour la première fois en Iran. Les Iraniens aimeraient publier une monographie avec mes images de la Révolution.
Quelques jours après mon retour à Paris, j’apprends que Goksin Sipahioglu, le patron emblématique de l’agence Sipa et mon ami, est mort. Lors de la cérémonie d’hommage en son honneur à l’Odéon, je m’engage à publier un livre.
Je ne sais pas que cette aventure va m’occuper pendant quatre ans. Je me lance dans une véritable épopée qui a pour nom “40 ans de photojournalisme”. Le premier volume, intitulé “Génération Sipa” sort en 2012, grâce au soutien d’Hervé de la Martinière.
Vous pouvez trouver plus d’informations sur mon site / Vol I “génération SIpa” édition de la Martinière
d’autres informations sur mon site et ici / on TV5 monde voir / On France info voir
Comme d’habitude, je continue mes reportages sur la planète, en particulier à New York, où je poursuis inlassablement mon travail.
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Retour en Iran
2013
Je suis de retour en Iran pour une exposition solo au musée de Téhéran.
by iran press TV in Globish English. In spanish
Je publie également le deuxième tome de la série “40 ans de Photojournalisme”. Cette fois-ci, c’est “Génération Sygma”, une histoire incroyable qui m’a demandé beaucoup de temps et d’énergie. Avec plus de 100 témoignages et de nombreux entretiens, j’ai entrepris ce travail, car je crois que personne d’autre ne le fera jamais. Aujourd’hui, qui se souvient de l’histoire grandiose des agences françaises ?
40 ans de photojournalisme Vol II “génération Sygma” édition de la Martinière
40 years of photography generation Sygma
Qu’est-ce qu’une agence photo? on radio France Inter
Je poursuis mes reportages à New York, en Corse et ailleurs. Je publie un nouveau livre avec Eric Pouget. Je développe un nouveau projet que j’ai baptisé “Lumière noire”. La lumière est le moyen, le but et l’objet de mes images, c’est l’occasion de nouvelles explorations à Lisbonne, à Istanbul et à Paris.
Voici une image caractéristique de ce nouveau travail.
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New York, dans la brume electrique
2014
C’est l’année des expositions… D’abord à Montreux à la Samhart gallery, tout se passe bien jusqu’au moment de payer, je découvre que le patron est un escroc, il ne me paiera jamais les 20000 Euros qu’il me doit. Bon, il n’est pas suisse.
Je reprends mes reportages “ Lumière noire,” : à Londres, à New York, en Thaïlande, à Singapour, l’idée fonctionne particulièrement bien à Lisbonne et à Istanbul.
Justement, je fais une expo à Istanbul à propos de mon livre sur l’agence Sipa.
QR code
Et voici une photo de New York, représentative du projet “Lumière noire”
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En quête d’identité
2015
Je poursuis mon projet “lumière noire” à New York, Marseille, au Maroc et au Portugal.
Un petit détour par L’Iran pour Paris Match.
En France, j’expose, “New York en marche”, à Saint-Brieuc. Pour cette présentation, je tiens à faire une scénographie très originale.
Je ferai plusieurs expos sur ce sujet
solo exhibition Voir « New York enquête d’identité » Septembre 2015
Pour 2014 voici quelques images présentées sous forme de planche contact 6×6, un format carré que j’affectionne
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Les annèes lumiere noire
2016
Le livre “ Paris Lumière” noire est publié chez la Martinière
« Paris lumière noire » éditions de la Martinière. October 2016
« Paris lumière noire » the book. trailer
Je me rends à nouveau en Iran pour la publication de Mon nouveau livre, une monographie de 400 pages Iran « Days of revolution « in English and Persian December 2016
et pour une nouvelle grande expo au forum des artistes à Téhéran.
Solo Exhibition in Tehran : « Days of revolution » exhibition at the artist Forum .
conferences etc. December
Conférence at the artists forum Tehran voir
Press TV interview février 2020
Le film 52 minutes from Eiffel to Azadi
Un troisième livre est publié cette fois en Chine
la version chinoise de
40 ans of photojournalism Vol III génération Agences
Cette année encore quelques expos en galerie the Galerie D by Art Paris December 2016
Solo exhibition at galerie AB Voir « Paris lumière noire » October 2016
Enfin une exposition sur les grilles de la Mairie du 16 em:
« Paris Shanghai »
Shanghai VS Paris pictures of the exhibition
Paris VS Shanghai Part 2 Paris VS Shanghai part 3
Et du nouveau coté Albanie, une jeune femme que je ne connais pas me contacte. Elle a vu mon travail sur l’Albanie, en particulier sur son village, Dervican. Elle me propose, en s’excusant, une petite exposition. Elle n’a aucun moyen, mais elle va se débrouiller. J’attendais cette proposition depuis longtemps. Je sais que ce n’est que le début. Finalement, c’est l’épiscopat orthodoxe qui finance tout ça. Je me retrouve dans ce village que j’ai photographié sous la dictature. Les gens, en découvrant leur album de famille, me regardent incrédules. Parents, grands-parents, amis. Tout le monde pleure ou rit. C’est extraordinaire. Ils n’avaient aucune image de cette époque, personne n’avait d’appareil photo. J’aime les photos qui font du bien. Je crois à la photo- thérapie. C’était sans doute la plus belle expo de ma vie et la plus émouvante. Ensuite, Eleana Ziakou a pris les choses en main. La suite en 2018.
Je devais placer une photo du projet « Paris lumière noire ». La voici
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L’art du mensonge
2017
C’est une nouvelle année d’expositions.
Cette fois entre Paris et Hong Kong : Deux grandes expos avec un gros budget sur Le thème de “Paris Lumière noire” à Hong Kong, et à Paris des tirages géants dans l’aéroport de Roissy,
« Paris jolie capitale » at The Gallery Hegoa Paris June 2017 en mai 2017
Anne Kerner /artvision for the exhibition « Paris lumière noire »
avec de nombreuses publications dans la presse. pour 2017, je vous épargne mes voyages, cela devient répétitif. Mais revenir à Hong Kong était un bonheur absolu.
Le noir et le blanc…
Voici encore l’un des paradoxes dont j’aime parler, un peu par provocation. La photographie, c’est l’art du mensonge. J’aime les paradoxes et les mensonges.
Comment peut-on parler de la photographie en noir et blanc alors que les images ne sont constituées que de nuances de gris ?
J’ai donc essayé de faire une série d’images avec seulement du noir et du blanc et rien entre les deux. Voici un triptyque d’un projet plus vaste.
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Les années Graphiques
2018
L’expo « Paris Lumière Noire » est partie en Australie
Pendant ce temps Elena qui avait organisé l’expo à Dervican en Albanie a décroché la lune: Une rétrospective de mon travail est présentée, dans l’endroit le plus prestigieux, du pays, au COD.
Albania exhibition in COD Tirana 2020
Albania on TV 4 / Albanian TV 3
Le premier ministre me convoque pour me feliciter et me propose de continuer. j’ai bien sûr une idée en tête: retrouver certains des personnages que j’ai rencontrés pendant mes voyages en particulier pendant la dictature.
C’est encore une histoire absolument inimaginable que je raconterai en partie dans un livre qui sera publié deux ans plus tard, à l’occasion de la seconde expo.
Je fais aussi une balade en Normandie chez un ami, directeur d’un labo photo avec lequel j’ai souvent travaillé. Lors d’un dîner un peu arrosé , il me propose d’organiser un festival photo dans son “trou normand”, ça tombe bien, les tirages de mon expo “New York en marche” sont justement chez lui. Voilà comment est né le festival “photo à Martagny”. Pendant cinq ans, ça a été génial. J’invitais mes copains, des photographes plutôt célèbres. Et puis le festival a pris de l’ampleur, le fric de l’Union européenne est arrivé, mon copain a été mis sur la touche. C’était inacceptable. J’ai donc arrêté ma collaboration. Nous nous sommes bien amusés pendant cinq ans.
Exhibition « New York en marche » june/ july
J’aime particulièrement voir cette expo sous la grêle
Exhibition ice rain on New York
Et à nouveau Téhéran dont je ne me lasse pas, un pays compliqué, mais passionnant. Cinq mille ans d’histoire ne laissent pas indifférent. J’arrive à travailler dans le métro de Téhéran. Il en sort une histoire iconoclaste, hors des sentiers battus habituels. J’en parle sur France Inter avec un pseudo, la radio ne voulait pas me mettre en danger, cela m’a fait rigoler.
Quand Pierre Muscat (mon pseudo) vous parle en direct, ça donne ça.
Iran Subway 20 mn on France inter national radio,
Sabyl Ghoussoub write about my books Iran and « Paris Lumière Noire »
Mais l’événement de 2017, c’est la sortie de mon premier livre graphique aux arènes. Impossible de raconter cette expérience vraiment extraordinaire pour moi en quelques lignes. Voici des liens.
« Iran révolution » éditions des Arènes
Vidéo On France inter « l’instant M » with Sonia Devilers
Entretien avec Michel Setboun – Retour sur la Révolution iranienne de 1979
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De la photographie à l’image
2019
Une nouvelle exposition en Solo à la galerie Mandarine, « Iran révolution »,
une autre à la galerie D by art en octobre sur Paris
expo au festival “Visions d’ailleurs” en juillet,
une autre expo dans mon quartier,
des conférences, des interviews, interview by Vif Photo
Des voyages à droite et à gauche.
Mais surtout mon deuxième livre graphique est publié chez la Martinière.
Impossible de tout développer ici, mais voici quelques liens
“New York Photo-Graphies” éditions de la Martinière
Contrairement à la peinture contemporaine, la photographie prétend représenter le réel. Depuis que je recrée mes images sur ordinateur, un sentiment de culpabilité me taraude. Il m’a fallu braver un certain nombre d’obstacles et d’interdits. Car, pour un photojournaliste, un reporter du réel, transformer ses images relève d’un crime de lèse-photographie. Les photographes excommuniés par leurs pairs, suite à des retouches trop visibles sur leurs images, ne manquent pas. Plus de quarante ans de pratique m’ont pourtant convaincu que la photographie n’est qu’un faux-semblant. C’est une représentation de la réalité parmi d’autres, un art consommé du subterfuge, voire du mensonge, qui persiste à nous faire croire à sa vérité. La photographie est une merveilleuse illusion racontant à celui qui s’y plonge sa propre histoire, son « image-inaire »…
Pour cet ouvrage sur New York, j’ai souhaité prolonger l’expérimentation initiée avec Iran Révolution (Les Arènes, 2018). Je me suis affranchi des règles induites par la photographie en cessant de prétendre à une restitution du réel. Quitter le monde de la photographie pour entrer dans celui de l’image et de la bande dessinée, univers visuels aux frontières poreuses… À la manière des maîtres anciens, j’ai composé, ajouté, retranché. J’ai joué sur les contrastes, les filtres, les lumières, les couleurs et les lignes. Comme un musicien qui passerait du piano au synthétiseur. Mon projet joue sur les stridences et la saturation, les lignes et les courbes, le vrai et le faux, le flou et le net. Mais ces images transfigurées restent malgré tout de la photographie, elles exigent une bonne qualité initiale. À la différence du dessin, leur captation est assurée par un outil photographique qui respecte toujours les lois de la perspective géométrique. J’ai longtemps cherché un nom pour baptiser cet OPNI (objet photographique non identifié).
Il suffisait d’insérer un trait d’union entre « photo » et « graphie ».
Voici une des images du livre
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Soleil vert
2020
Je commence cette année de la Covid en Iran. Je me rends sur l’île de Kish , dans le golfe arabo-persique, pour une nouvelle grande exposition. Kish est un endroit vraiment spécial (trop long à décrire) où les femmes ne sont pas obligées de porter le voile;l…
Solo Exhibition in Iran Kish museum in february
Le confinement a débuté de manière inattendue dès mon retour à Paris. Je n’aurais jamais cru que la France serait touchée aussi rapidement par le virus. Le choc a été rude. La ville ressemblait à un décor de film de science-fiction, baigné de lumière et vidé de sa population. J’ai redécouvert cette ville que je connais pourtant depuis des décennies sous un nouveau jour. Une cité déserte, mais d’une beauté sublime. La Seine, immobile, semblait figée. Sans aucun mouvement à sa surface, elle est devenue un vaste miroir. J’ai intitulé la première partie de cette histoire : « Soleil Vert » (QRcode).
Paris soleil vert / Paris covid in NB
Chez moi, c’était la solitude : je vivais seul avec mon fils. Devant moi, des tas d’archives accumulées au fil des années : je ne pouvais m’empêcher de les contempler : à quoi bon tout cela ? La COVID m’a poussé à faire le vide. J’ai entamé le tri, la sélection. J’ai numérisé les images les plus significatives et j’ai éliminé les autres méthodiquement. Le salon était envahi par des milliers d’images. Un océan d’images. J’ai baptisé cette expérience : « ma traversée de l’océan argentique » (QR code).
Je suis également retourné dans les quartiers du nord de Paris, où je travaillais depuis quelques mois : Porte de la Chapelle, St-Denis, Clignancourt : ces rares endroits où il y avait encore un peu de vie dans Paris ; les sans-abri n’avaient d’autre abri que la rue. Ils se regroupaient comme des chats, cherchant chaleur et réconfort humain. Certains criaient à la cantonade ; Covid à Vendre ; 1 euro. J’ai aussi déjeuné dans des restaurants chinois clandestins.
Après le confinement, j’ai poursuivi mon travail dans ces quartiers. Déguisé en « biffin », je marchais en boitant avec mon chariot à roulettes, et les gens me saluaient en disant : « comment ça va, tonton ? » Impossible de tout raconter ici.
J’ai simplement intitulé cette histoire “La vie et rien d’autre”.
J’ai terminé l’année en Albanie par une nouvelle grande expo au COD
« from dictatorship to democracy » c’est la suite de 2018,
Albania exhibition in COD Tirana 2020 / Albania exhibition in COD Tirana 2020
Albanian TV 1/ Albanian TV 2/ Albania on TV 5/ Albania on TV 6
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La vie et rien d’autre
2021
Le Covid est passé, je continue à travailler dans les quartiers pauvres du nord de Paris. De la station de métro Château d’Eau à Château Rouge, j’ai appelé cette histoire “La Vie de Château”.
Château Rouge ». QR code
Dans la rue, j’adore jouer avec les couleurs, avec les noirs mais aussi avec les blancs et même les gris.
Dans ces images de Paris en noir et blanc, les noirs sont en couleurs, enfin les noirs ne sont pas noirs, mais de toutes les couleurs, et les blancs purs, les blancs de souche, je n’en ai pas vu, je ne sais toujours pas ce que c’est. En fait, tout le monde est plus ou moins coloré. Il n’y a ni noir, ni blanc. Le blanc absolu ou le noir absolu n’existe pas.
Dans mes images, j’ai voulu faire resplendir la beauté des couleurs dans un Paris en gris.
Une amie m’a fait remarquer que ces couleurs étaient irréelles. Je tiens à préciser que ce sont les vraies couleurs. Enfin vraies… Pour les couleurs et le reste, distinguer le vrai du faux est un exercice souvent difficile.
La photographie, aurait-elle quelque chose à voir avec le racisme? Car toute l’histoire du racisme, c’est aussi une question de couleur ou de noirs et de blancs, du noir et du blanc.
Il y a effectivement juste 50 nuances de gris. Un spectre infini de nuances de gris, une richesse visuelle qui célèbre la complexité du monde qui nous entoure. Aujourd’hui, avec les outils technologiques modernes, j’ai essayé de déconstruire ces idées préconçues.
J’adore le quartier de Château Rouge, un nom bizarre. Le « château » est le symbole de la noblesse et le « Rouge », c’est la révolution, la rébellion, la passion, la flamme qui brûle en chacun de nous. Alors, pourquoi ne pas transcender les limites et ajouter du blanc, du bleu, du jaune, du vert, du violet, et renommer cette station de métro : Château Multicolore ?
Pour info, au 18ᵉ siècle, il y a bien eu un “Château Rouge”, construit avec des briques rouges.
Comme chaque année, je suis le parrain du festival “Visions d’Ailleurs”, où je présente une petite partie de mon travail “New York en Marche”.
Festival Visions d’ailleurs New York 9/11 link July
Puis je vais de nouveau en Albanie, où les Afghans exfiltrés par les Américains ont trouvé refuge. C’est un télescopage historique, car il n’y a pas que des Afghans en Albanie… Non loin de la capitale, les Moudjahidines du Peuple, ceux d’Iran exfiltrés aussi par les américains depuis l’Irak , ont construit une vraie ville où vivent 3000 personnes, avec une moyenne d’âge de 70 ans. J’y ai retrouvé mon meilleur ami du temps de la révolution… Mais c’est une autre histoire.
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Avec les afghans en Albanie
Une colonie Iranienne
Un musée pour ma pomme
2022
Encore des expos , je vais cette fois à Singapour avec “Notre dame de Paris”,
Puis en Iran pour une nouvelle expo au musée d’art contemporain de Téhéran
“The MOCA”.
QRcode: program about my work during the revolution on docTV.Ir
Le livre sur l’Albanie : “Albania : The end, the beginning” est publié.
Albania the book of the exhibition extract
Et enfin toujours en Albanie, j’occupe l’intégralité du musée Marubi pendant trois mois.
from Nov 23 to february, More coming soon
et toujours mes expo annuelles au festival visions d’ailleurs
cette fois la Mongolie
Festival Visions d’ailleurs. Mongolia July, link to be updated
Une année calme , New York, Singapour, Istanbul et l’Albanie.
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On the road again
2023
Je voyage de moins en moins. Comme le disait Simone de Beauvoir, c’est « la force des choses ». Ce n’est pas l’envie qui me manque, mais le monde de la presse que j’ai connu est en train de disparaître. Je suis sans doute trop vieux. Mais quand un ami iranien me propose de l’accompagner dans un pèlerinage en Irak, à Kerbala, je ne peux résister.
Il me prévient que cela va être dur, très dur, parce qu’il fait une chaleur à crever. Le pays est toujours hyper dangereux, kidnapping, terrorisme, etc. Il faudra marcher 100 bornes dans la fournaise, pas d’hôtel, nous dormirons dans la rue…
Ah ah, je rêve. Je vais retourner aux origines, à mes premiers voyages « on the road ». Je ne peux que sauter sur l’occasion.
Je rêvais de cette mise à l’épreuve. Je voulais voir si j’en étais encore capable.
L’histoire serait trop longue à raconter ici, elle est sur mon site. Qr code
Mais finalement, j’ai réussi, et cette région, c’est mon karma.
Nous avons été arrêtés, emprisonnés, on m’a cassé mon matériel. Cela m’a obligé à travailler autrement, je suis revenu à mes racines, des portraits format carré.
La foi à l’état brut.
Voici une Planche contact à l’ancienne
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La force des choses
2024
Je sais que mes images ont vieilli avec moi, certaines ont plus de 50 ans. Elles racontent des histoires étranges que les jeunes n’ont jamais connues. Avec le temps, elles prennent une autre dimension. Je les vois aussi d’un autre œil. Les images de la vie quotidienne qui semblaient insignifiantes au moment où je les ai capturées sont maintenant celles qui m’intéressent le plus.
Je vois tous ces espoirs déçus, toutes ces révolutions avortées, toutes ces guerres, ces réfugiés, ces migrations. C’est une histoire sans fin. Au final, je n’ai de leçons à donner à personne, je ne crois pas aux bons et aux méchants, il y a simplement des êtres humains. La question que je me pose aujourd’hui est :
comment faire vivre tout ça ?
Faire vivre, ce n’est pas simplement déposer ces images dans une agence ou une institution qui possède déjà des millions d’images similaires. Des images muettes avec des légendes souvent bâclées, imprécises, qui au final ne racontent pas grand-chose.
Faire vivre les images, c’est les faire parler au présent.
Pour terminer, je tiens à remercier mon ami Pierre Bessard, des Editions Bessard, éditeur de livres de photo modernes, tendance, branchés, au choix… Il m’a accompagné dans la sélection des images, et nous avons beaucoup discuté, sur le thème; c’est quoi une bonne image ? une question jamais résolue. Il désirait mettre en avant un autre aspect de mon travail, des images inédites ou surprenantes. La discussion a été parfois rude, mais toujours constructive.
Mes nouveaux projets de livres.
At the top of Notre Dame cathedral with Quasimodo. Graphic project book V30
“50 years of Afghanistan” book project extract
interview on Kombini about Afghanistan
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