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Irak 8/12. Kerbala. Arrested

IRAK-IRAN, de Nadjaf à Kerbala, 

English text here

Arrestation

Aujourd’hui, nous tenterons d’entrer dans le mausolée, car je peux laisser mon sac à dos dans le dortoir. Ali Reza, malgré l’interdiction, me propose de cacher mon appareil photo dans son keffieh. Nous marchons ensuite vers le centre-ville. Nous distinguons au loin les dômes dorés des mausolées. Plus nous nous approchons, plus la foule devient compacte., tchadors, voiles, turbans, Keffiehs, tout le Moyen-Orient semble s’être donné rendez-vous à Kerbala.

Nous passons plusieurs postes de contrôle sans problème. Mais, au dernier checkpoint, à l’entrée du mausolée, les gardiens découvrent l’appareil photo caché dans le keffieh. Nous sommes refoulés sans ménagement. Nous tentons notre chance à un autre point de passage. Nous sommes à nouveau refoulés. Quelques minutes plus tard, des civils nous arrêtent et nous demandent de les suivre. Ils nous emmènent dans ce qui ressemble à un poste de police. Fouille, engueulade. Nos passeports, mon téléphone et l’appareil photo sont saisis. Les types sont énervés, en colère. Ces dernières années, il y a eu de nombreux attentats suicides dans les mosquées chiites. Nous sommes bousculés, rudoyés puis enfermés. La situation devient vraiment tendue, je ne suis pas rassuré. Ali Reza commence à négocier en arabe, je ne comprends rien. Nous passons quelques heures dans une pièce fermée qui ne sent pas la rose. Des supérieurs viennent nous voir, on discute encore. Ali Reza arrive finalement à les convaincre de notre bonne foi. 

“Comment pouvez-vous emprisonner un pèlerin qui vient spécialement de France pour vivre cet événement ?” Finalement ils nous libèrent, ils nous rendent nos affaires, je suis soulagé. Mais mon appareil photo est cassé. Il me reste juste le téléphone qui semble en état de marche et mon minuscule disque dur où j’ai enregistré mes images. Si minuscule que les policiers n’y ont même pas prêté attention : l’essentiel est sauvé. De toute façon, cela fait des jours que je ne travaille qu’avec ce téléphone. 

Après des heures d’explication, nous rencontrons les responsables du mausolée, ils nous fournissent un guide pour prendre des photos, mais pas à l’intérieur de la pièce où se trouve le tombeau.  Je n’ai pas de regret, je pense qu’avec des autorisations officielles mon approche aurait été sans doute moins vivante, moins intéressante, une autre histoire.. L’histoire ne se termine pas trop mal. Nous repartons dans la fournaise. 

Comme les appareils photo sont interdits, je n’ai d’autre choix que le téléphone. Il y a peu, je n’aurais pas pu imaginer une telle situation, mais les smartphones d’aujourd’hui produisent des images de qualité suffisante, ce qui change la donne..


Arrested

Today, we will try to enter the mausoleum, because I can leave my backpack in the dormitory. Ali Reza, despite the ban, offers to hide my camera in his keffieh. We then walk towards the city center. We can see the golden domes of the mausoleums in the distance. The closer we get, the more crowded it becomes. Chadors, veils, turbans, keffiehs, the whole Middle East seems to have met in Kerbala. We pass several checkpoints without any problem. But, at the last checkpoint, at the entrance of the mausoleum, the guards discover the camera hidden in the keffieh. We are pushed back roughly. We try our luck at another point of passage. We are again pushed back. A few minutes later, some civilians stop us and ask us to follow them. They take us to what looks like a police station. Search, scolding. Our passports, my phone and the camera are seized. The guys are annoyed, angry. In recent years, there have been many suicide bombings in Shiite mosques. We are jostled, roughed up and locked up. The situation becomes really tense, I am not reassured. Ali Reza starts to negotiate in Arabic, I don’t understand anything. We spend a few hours in a closed room that doesn’t smell like roses. Some superiors come to see us, we talk some more. Ali Reza finally manages to convince them of our good faith. “How can you imprison a pilgrim who came specially from France to experience this event?” They finally release us, they give us back our belongings, I am relieved. But my camera is broken. I only have the phone left which seems to be working and my tiny hard drive where I recorded my images. So tiny that the police didn’t even pay attention to it: the essential is saved. Anyway, it’s been days since I only work with this phone. After hours of explanation, we meet the mausoleum officials, they provide us with a guide to take pictures, but not inside the room where the tomb is located. I have no regrets, I think that with official authorizations my approach would have been probably less lively, less interesting, another story… The story doesn’t end too badly. We leave in the heat wave.

Irak 5/12 Kerbala

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Irak

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Michel Setboun

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