Irak 2/12. En Route Pour Bagdad
IRAK-IRAN, de Nadjaf à Kerbala,
En route pour Bagdad
Ali Reza m’appelle depuis Téhéran, il me confirme que, pour des raisons de sécurité et par crainte des attentats, il est impossible de voyager en Irak avec une valise, même légère. je dois réduire mon équipement au strict minimum. un simple sac à dos. Nous allons parcourir 110 km de Kerbala à Nadjaf à pied, je dois donc abandonner tout le matériel technique qui encombre habituellement les sacs des photographes.
Je décide de ne prendre qu’un seul appareil photo, un objectif et quelques cartes mémoire. Pour les vêtements, je me limite à deux chemises, deux paires de chaussettes, un petit chargeur de batterie, et bien sûr, des piles. J’espère avoir la possibilité de les recharger en cours de route. C’est tout. Cette situation me rappelle étrangement mon tout premier voyage en 1969, lorsque je partais sur la route avec presque rien, seulement un appareil, un peu de rêve et d’imagination. Avant de partir, je décide de ne pas lire les conseils de l’ambassade de France, car cela aurait pu me dissuader de faire ce voyage..
J’arrive de nuit À l’aéroport de Bagdad, les douaniers ont les poches remplies de grosses liasses de billets. Curieusement, les français n’ont pas besoin d’un visa pour entrer en Irak, il suffit de présenter 80 dollars en espèces pour passer la douane. L’aéroport semble figé dans le temps depuis l’époque de Saddam Hussein. Le chauffeur de taxi qui me conduit en ville file à “fond la caisse” sur l’autoroute, zigzaguant entre les voitures et klaxonnant sans relâche. une conduite à l’oriental. Tout au long de la route, nous croisons des véhicules blindés, des soldats et des fortifications, ainsi que des portraits Soleimani, le chef des Gardiens de la Révolution executé pas un drone américain sur cette même autoroute. je ne sais pas par quel miracle nous arrivons enfin en ville, l’entrée de l’hôtel est fortement gardée.
Je retrouve Ali Reza, qui est arrivé de Téhéran par la route. Je ne le sais pas encore, mais c’est ma dernière nuit confortable. Dès lors, notre vie ressemblera étrangement à celle des migrants.
Au petit matin, depuis ma chambre, je peux apercevoir le Tigre d’un côté et de l’autre, une grande place que je crois reconnaître, avec une mosquée imposante. Il y a quarante ans, j’ai pris des photos avec d’immenses portraits de Saddam Hussein, mais aujourd’hui, seule la mosquée subsiste.

Baghdad 1984 07. Saddam Hussein bilboard


Un sac, un appareil des chaussettes , deux chemises, des cartes sd , des piles, du doliprane, 5kgs c’est tout. Pret pour la marche forcée au soleil


Ali Reza calls me from Tehran, he confirms that, for security reasons and for fear of attacks, it is impossible to travel in Iraq with a suitcase, even a light one. I have to reduce my equipment to the bare minimum. a simple backpack. We are going to walk 110 km from Kerbala to Najaf, so I have to give up all the technical equipment that usually fills the photographers’ bags. I decide to take only one camera, one lens and a few memory cards. For clothes, I limit myself to two shirts, two pairs of socks, a small battery charger, and of course, batteries. I hope to have the opportunity to recharge them along the way. That’s all. This situation strangely reminds me of my very first trip in 1969, when I left on the road with almost nothing, only a camera, a little dream and imagination. Before leaving, I decide not to read the advice of the French embassy, because it could have dissuaded me from making this trip.
On the way to Baghdad
I arrive at night at Baghdad airport, the customs officers have their pockets full of large bundles of bills. Curiously, the French do not need a visa to enter Iraq, it is enough to present 80 dollars in cash to pass customs. The airport seems frozen in time since Saddam Hussein’s era. The taxi driver who drives me to the city speeds up on the highway, zigzagging between cars and honking relentlessly. an oriental driving style. Along the way, we come across armored vehicles, soldiers and fortifications, as well as portraits of Soleimani, the leader of the Revolutionary Guards executed by an American drone on this same highway. I don’t know by what miracle we finally arrive in town, the entrance of the hotel is heavily guarded. I meet Ali Reza, who arrived from Tehran by road. I don’t know it yet, but this is my last comfortable night. From then on, our life will strangely resemble that of migrants. In the early morning, from my room, I can see the Tigris on one side and on the other, a large square that I think I recognize, with an imposing mosque. Forty years ago, I took pictures with huge portraits of Saddam Hussein, but today only the mosque remains.

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