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Irak 6/12. Kerbala Passion. Nadjaf

IRAK-IRAN, de Nadjaf à Kerbala, 

Nadjaf: La ville sainte du premier Imam

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Je ne connaissais pas Nadjaf mais ici, au petit matin, il fait encore plus chaud qu’à Kerbala.

En entrant dans la ville, nous passons devant le cimetière Wadi al-Salam, connu sous le nom de la “Vallée de la Paix”. C’est le plus grand cimetière du monde, s’étendant sur des kilomètres où sont enterrés de nombreux compagnons du prophète, des imams, des savants et des martyrs chiites.. Nous progressons péniblement sous une chaleur encore plus étouffante qu’à Kerbala. Ali Reza souhaite prier sur la tombe d’un érudit dont le nom m’est inconnu. Nous errons au milieu des tombes à la recherche du mausolée..  

Nous croisons des pèlerins qui arrachent des morceaux d’écorce sur un arbre: un rituel Etrange.

Nadjaf est avant tout le berceau du chiisme, car la ville renferme la tombe du premier Imam, Ali ibn Abi Talib, cousin et gendre du prophète. , le premier imam du chiisme et le quatrième calife de l’islam. L’intérieur du mausolée est décoré de mosaïques, de calligraphies et de lustres. Le tombeau de l’imam Ali est recouvert d’un sarcophage en argent, surmonté d’une grille en or.

La ville sainte est aussi réputée pour son université coranique prestigieuse. C’est aussi la ville qui a accueilli l’ayatollah Khomeini. En 1963, après avoir été expulsé par le Shah d’Iran, il s’est réfugié ici, où il a enseigné et résidé jusqu’en novembre 1978, date à laquelle il a rejoint la France. Depuis ce lieu lointain, il a orchestré la révolte qui a conduit à la révolution islamique.

En novembre 1978, après avoir suivi de près les prémices de cette révolution pendant des mois, je suis rentré précipitamment d’Iran en France pour rencontrer cet homme que personne ne connaissait. À Téhéran, les manifestants brandissaient des dessins ou des photos datant de 15 ans. Il n’y avait aucune image de cet homme qui allait devenir le “prophète” de la révolution.

Ali Reza est toujours malade. Nous trouvons un abri pour la journée.  À la tombée de la nuit, j’ose une sortie  en ville. Les rues sont sombres et désertes, l’éclairage vacille, créant une atmosphère digne d’un film d’horreur. À chaque coin de rue, je vois des Humvees, ces fameux 4×4 made in USA, et des soldats équipés à l’américaine. Pourtant, les troupes américaines ont quitté le pays. Quand je  m’approche davantage, je réalise que ces soldats  sont bien irakiens.

Je sillonne les ruelles du centre-ville, encombrées d’ordures,  la ville semble à l’abandon. En réalité, c’est tout le pays qui ressemble à une gigantesque décharge à ciel ouvert. Comment l’Irak, qui dispose pourtant d’une fortune colossale grâce à son pétrole et qui n’a pas à subir les sanctions comme son voisin iranien, peut-il sombrer ainsi ?   La corruption, ici comme dans d’autres pays, semble avoir des effets dévastateurs..


Nadjaf

I did not know Nadjaf at dawn, but here, it is even hotter than in Kerbala. Arriving in Nadjaf, we pass by the Wadi al-Salam cemetery, known as the “Valley of Peace”. It is one of the largest cemeteries in the Islamic world, stretching for kilometers and housing the graves of millions of Shiite Muslims. We make our way painfully under a heat even more stifling than in Kerbala. Ali Reza wants to pray on the grave of a scholar whose name is unknown to me. We wander among the graves looking for the mausoleum. We come across pilgrims who tear off pieces of bark on a tree: a strange ritual. Nadjaf is above all the cradle of Shiism, because the city contains the tomb of the first Imam, Ali ibn Abi Talib, cousin and son-in-law of the prophet. The holy city is also renowned for its prestigious Quranic university. It is also the city that welcomed Ayatollah Khomeini. In 1963, after being expelled by the Shah of Iran, he took refuge here, where he taught and resided until November 1978, when he joined France. From this distant place, he orchestrated the revolt that led to the Islamic revolution. In November 1978, after closely following the beginnings of this revolution for months, I hastily returned from Iran to France to meet this man whom no one knew. In Tehran, the protesters waved drawings or photos dating back 15 years. There was no image of this man who was to become the “prophet” of the revolution.

Ali Reza is still sick. We find a shelter for the day. At nightfall, I dare a sortie in town. The streets are dark and deserted, the lighting flickers, creating an atmosphere worthy of a horror movie. At every street corner, I see Humvees, those famous 4x4s made in USA, and soldiers equipped in American style. Yet, the American troops have left the country. When I get closer, I realize that these soldiers are indeed Iraqi. I roam the alleys of downtown, cluttered with garbage, the city seems abandoned. In reality, it is the whole country that looks like a gigantic open-air dump. How can Iraq, which has a colossal fortune thanks to its oil and does not have to suffer sanctions like its neighbor Iran, sink like this? Corruption, here as in other countries, seems to have devastating effects.

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Michel Setboun

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