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Mongolie ” Reve d’infini”

Livre. Editions de la Martinière

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Un rêve menacé

Pour moi, Oulan Bator, c’était un rêve d’enfant, une promesse d’aventure, le bout du monde.

Par chance, il y a toujours une première fois. Je me souviens de ma première fois, au petit matin, sur cet aéroport, dans cette ville au nom mythique, Oulan Bator, qui s’éveillait de son long sommeil communiste. Tout de suite, la steppe, verte, lumineuse, infinie, éclabousse le regard. Quelques cavaliers sur la route, irréels. L’arrivée dans la ville grise de laideur soviétique. Puis la fatigue écrasante après ce si long voyage en avion.

Je suis revenu dans ce pays douze fois, attiré par la steppe comme par un aimant. Quand des amis en partance me demandent des conseils, j’hésite à répondre. 

Où aller ? Que faire ? Que voir après avoir écumé les quelques temples bouddhistes et les rares musées décatis. 

J’ai parfois l’impression d’avoir tout vu, tout épuisé et puis non… 

Il y a tout à voir en particulier. Tout à revoir, tout à revivre. 

Mon plus grand plaisir est de pénétrer dans une ger inconnue. C’est toujours le même accueil, pudique et chaleureux. Le même cérémonial simple et immuable. On partage le lait de jument fermenté et la soupe de mouton bouilli. Les femmes entrent et sortent au rythme de la traite des animaux : chevaux, moutons ou chameaux. On s’enivre doucement à la vodka ou à l’alcool de lait. Le temps passe et les voisins curieux des visiteurs étrangers arrivent d’on ne sait où. Et l’on se serre sous la tente. On raconte puis on chante des histoires qui disent encore encore les chevaux et les grands espaces. Les enfants s’engourdissent de sommeil, émerveillés par notre présence. La nuit tombe enfin sur ces paysages de début du monde.

Pourtant la crise a brouillé ce rêve de bonheur paisible. A Oulan Bator, aussi, l’on vit sous la terre. Des milliers d’enfants, abandonnés par leurs parents, victime de la misère ou de l’alcoolisme forment une véritable armée des ombres. Ils ont trouvé refuge dans les égouts ou les canalisations du chauffage urbain. Certains se brûlent au quatrième degré contre les tuyaux des canalisations. D’autres meurent de froid dans leur sommeil, assommés par l’alcool frelaté. Désormais, des maladies, un temps éradiquées, comme la tuberculose, réapparaissent. Ces enfants privés de jeunesse ne connaissent que la misère et la violence là où nous allons chercher la poésie des grands espaces. .

La Mongolie va peut être crever de sa liberté retrouvée. La crise économique jette sur les routes des milliers de désespérés. Plus d’un quart de la population vit aujourd’hui dans la capitale. Avec l’exode rural, les banlieues pauvres se sont transformées en bidonvilles. Le système social a implosé. La mondialisation, ici comme ailleurs, fait des ravages et accélère l’acculturation de ce peuple qui tirait sa force de ses traditions. Le capitalisme est en passe d’anéantir en quelques années ce que le communisme avait échoué à détruire en sept décennies. Aujourd’hui la Mongolie ne survit que grâce à une aide internationale massive.

Cependant, loin des villes, On peut encore rêver. Le galop des chevaux résonne toujours dans le vent. Les longues caravanes de chameaux, de moutons ou de yacks, se perdent au milieu de l’infini de la steppe. Et à l’approche d’un campement, le voyageur est encore accueilli par le rire des enfants, et le sourire resplendissant des nomades.

Pour combien de temps?

Ce livre est un hommage à tous ces gens, toutes ces rencontres, tous ces moments partagés.

Michel Setboun. 

Rêve d’infini

L’année 2005 marque le 800 ème anniversaire de l’Empire mongol. Une renaissance. Gengis Khan est aujourd’hui encore le vrai symbole fédérateur du pays. Son portrait est partout, sur les billets de banque, les bouteilles de vodka, les vêtements, les tapis, les paquets de cigarettes. Un enfant sur deux porte son prénom, Gengis. Ce nom, banni pendant la dictature communiste, est le symbole de la fierté retrouvée du peuple mongol, son identité. Aujourd’hui, plusieurs équipes d’archéologues, japonais, allemands, français, fouillent la steppe, pour retrouver le tombeau du « maître du monde ». 

À l’entrée de Karakorum, l’ancienne capitale de son empire, une immense pancarte publicitaire accueille le visiteur. Un dessin naïf représente la ville dans quelques dizaines d’années, idyllique, ultra-moderne, couverte de gratte-ciel. Le gouvernement mongol voudrait transférer la capitale actuelle Oulan-Bator, trop à l’étroit et coincée dans une cuvette de montagnes, sur les lieux mêmes où est né le plus grand empire de tous les temps. 

Karakorum est, pour le moment encore, un petit bourg perdu et poussiéreux, loin de cette capitale céleste. Le galop des chevaux résonne toujours dans le vent. Les longues caravanes de chameaux, de moutons ou de yacks, se perdent au milieu de l’infini. Et à l’approche d’un campement, le voyageur est toujours accueilli par le rire des enfants, et le sourire resplendissant des nomades. 

Pour combien de temps ? 

La crise a brouillé ce rêve de bonheur paisible. À Oulan-Bator, comme dans d’autres villes, on vit sous la terre. Des milliers d’enfants, abandonnés par leurs parents, victime de la misère ou de l’alcoolisme forment une véritable armée des ombres. Ils ont trouvé refuge dans les égouts ou les canalisations du chauffage urbain. Certains se brûlent au quatrième degré contre les tuyaux des canalisations. D’autres meurent de froid dans leur sommeil, assommés par l’alcool frelaté. Désormais, des maladies, un temps éradiquées, comme la tuberculose, réapparaissent. Ces enfants privés de jeunesse ne connaissent que la misère et la violence, là où nous allons chercher la poésie des grands espaces. 

La Mongolie souffre de sa liberté retrouvée après soixante-dix ans de régime communiste. La crise économique jette sur les routes des milliers de désespérés. Plus d’un quart de la population vit aujourd’hui dans la capitale. 

Avec l’exode rural, les banlieues pauvres se sont transformées en bidonvilles. Le système social a implosé. La mondialisation, ici comme ailleurs, fait des ravages et accélère l’acculturation de ce peuple qui tirait sa force de ses traditions. Le capitalisme est en passe d’anéantir, en quelques années, ce que le communisme avait échoué à détruire en sept décennies. Aujourd’hui la Mongolie ne survit que grâce à une aide internationale massive. 

Pourtant, je me souviens de la première fois que j’ai atterri, au petit matin, sur l’aéroport de cette ville au nom mythique, Oulan-Bator. Un rêve d’enfant, une promesse d’aventure, le bout du monde. L’arrivée dans la ville grise imprégnée de la laideur soviétique. La fatigue écrasante après ce si long voyage en avion. Quelques cavaliers sur la route, irréels. Et soudain, la steppe verte, lumineuse, infinie. 

Je suis revenu dans ce pays vingt fois, attiré par la steppe comme par un aimant. J’ai parfois l’impression d’avoir tout vu, tout épuisé et puis non… Il y a tout à voir en particulier. Tout à revoir, tout à revivre. 

Mon plus grand plaisir est de pénétrer dans une ger inconnue. C’est toujours le même accueil, pudique et chaleureux. Le même cérémonial simple et immuable. On partage le lait de jument fermenté et la soupe de mouton bouilli. Les femmes entrent et sortent au rythme de la traite des animaux : chevaux, moutons ou chameaux. On s’enivre doucement à la vodka ou à l’alcool de lait. Le temps passe et les voisins, curieux des visiteurs étrangers, arrivent d’on ne sait où. Et l’on se serre sous la tente. On raconte puis on chante des histoires qui disent encore les chevaux et les grands espaces. Les enfants s’engourdissent de sommeil, émerveillés par notre présence. La nuit tombe enfin sur ces paysages de début du monde. 

Ce livre est un hommage à tous ces gens, toutes ces rencontres, tous ces moments partagés.

Michel Setboun.

Michel Setboun

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