GB UK: Islam in UK
Admis en pratique dans les écoles depuis dix ans, le port du voile islamique a été officialisé en Grande-Bretagne par les autorités locales à partir de 1986. Mais, spécificité britannique oblige, le voile doit être aux couleurs de l’école…
A l’heure où l’on se pose des questions sur le modèle de la laïcité à la française comparé au modèle communautarisme à l’anglo-saxonne il m’a semblé intéressant de revisiter ce reportage réalisé en 1989.. Voici le texte que j’ai écrit il y a plus de trente ans. À l’époque, Louis Pauwels, alors directeur du Figaro Magazine, malgré notre désaccord, a décidé de publier le sujet. Ce reportage est le fruit d’un travail entamé en 1988, après ma lecture du livre de Gilles Kepel, “Les banlieues de l’islam.” Le sujet reste d’une grande actualité.”
L’islam anglais
ALLAH O Akbar!
L’appel à la prière retentit dans le brouillard. Les fidèles se pressent à l’église San Francis Hall, à l’entrée de l’université de Birmingham. Un jeune étudiant, tout droit sorti d’un maquis afghan chapeau Nouristani et chemise afghane, psalmodie des versets du Coran devant les bâtiments de briques rouges.
L’intérieur de l’église a été transformé pour quelques heures en mosquée, les croix et les objets du culte catholique ont disparu, un crucifix a été oublié dans coin. Qu’importé, l’islam est accommodant.
Dans les écoles publiques, des enfants prient dans des salles de classe ou des bibliothèques mises à leur disposition par l’administration. L’affaire Rushdie semble oubliée et dans le royaume de Sa Gracieuse Majesté il n’y a jamais eu de guerre du tchador. L’Angleterre serait-elle devenue le « paradis d’Allah » ?
L’Angleterre abrite plus de deux millions de musulmans, à 80 % originaires du sous-continent indien, pakistanais. Indiens et Bengalis occupent aujourd’hui les banlieues ouvrières des grandes villes industrielles. L’islam est la deuxième religion du pays, et bénéficie d’un statut qui fait rêver plus d’un musulman français.
Dans les écoles publiques à majorité musulmane, l’assemblée et la prière du matin, un des symboles du système éducatif anglais, sont aujourd’hui dirigées par des mollahs. C’est l’assemblée des parents d’élèves, en accord avec la direction, qui désigne la personne chargée d’enseigner la morale et la religion islamique.
Ainsi le Dr Noor Mohammad, le responsable de la mosquée de Coventry, fait la tournée des lycées du quartier, et prêche la bonne parole, dans des amphithéâtres victoriens. La discipline et l’uniforme n’ont pas changé, le voile islamique se porte aux couleurs du collège.
– Nous avons dû nous battre, m’explique le Dr Noor, ma fille va à l’école publique de Small Healh, elle porte le hijab, et la cantine sert aux enfants de la nourriture halal (conforme aux préceptes de l’islam). Filles et garçons occupent la piscine séparément. Aucun homme n’a accès aux salles de sports à ces moments-là. A la demande des parents, les enfants peuvent être exemptés de cours de danse, de musique, d’art dramatique, d’éducation sexuelle.
La directrice de l’école Bordesley green confirme les propos du Dr Noor :
– En cas de conflit entre la communauté musulmane et les autorités scolaires, nous tentons toujours de trouver un accord, l’Association des parents d’élèves a un pouvoir prépondérant. Nous avons mis à la disposition des enfants une salle de sciences pour qu’ils puissent faire la prière. Le soir, les salles de classe servent à des cours d’éducation religieuse. En cas de conflit, nous appliquons le règlement. Le département de l’éducation de la ville de Birmingham a établi avec les autorités musulmanes locales un petit guide qui codifie les devoirs et les obligations du système scolaire envers les différentes religions ( Brochure éditée le 10 novembre 1986: Guidelines on meeting the religious and cultural needs of Muslims pupils hy Council of Birmingham.). Ce texte autorise les enfants à s’absenter pendant les fêtes islamiques ou aux heures des repas pour rejoindre la mosquée locale, les jeunes filles ont le droit de porter le costume traditionnel salwar, kameez et le voile islamique à la condition qu’il soit aux couleurs de l’école, etc.
Tous ces avantages ont pu être négociés car l’immigration a un véritable poids politique, les musulmans originaires du Commonwealth ont obtenu très rapidement la citoyenneté britannique et donc le droit de vote.
Dans certaines grandes villes comme Birmingham Leeds ou Bradford à forte proportion immigrée, la communauté musulmane détient la clef du vote des notables (Mohamed Ajeeb, ancien maire de Bradford est musulman). A Birmingham, de nombreux « conselors » (adjoints au maire) défendent les intérêts de la communauté.
Le système éducatif anglais est fortement décentralisé, les travaillistes qui contrôlent les conseils locaux (L.E.A.) bénéficient traditionnellement du vote des immigrés et appuient les revendications de la communauté musulmane.
Le «lobbying» est une pratique courante. Lors de la campagne pour les élections à la Chambre des communes, vingt-quatre associations islamiques ont lancé une campagne pour le vote musulman « The Muslîm Vote». Un petit fascicule rédigé en quatre langues ourdou, gudjarati, bengali et anglais présente une liste des revendications musulmanes. L’association appelle à voter pour le candidat qui appuiera le plus grand nombre de revendications. Par le jeu électoral, le parti travailliste appuie donc les demandes des religieux.
Mais l’Angleterre n’est pas un Etat laïque comme la France: la reine d’Angleterre, chef de l’Etat, est aussi le chef de l’Église anglicane. Les sessions de la Chambre des communes s’ouvrent toujours par une prière. La religion est officiellement installée dans le système éducatif anglais, et personne, même les travaillistes, ne remet en cause l’éducation religieuse. L’assemblée et la prière du matin dans les écoles sont prévues par l’Education Act de 1944 et les mariages célébrés par l’Église anglicane font force de loi. Ainsi les musulmans se sont engouffrés dans une brèche ouverte. La loi leur donne le droit à un traitement similaire à celui des chrétiens, y compris dans les institutions publiques. Le gouvernement ne peut guère repousser les demandes d’une communauté structurée et organisée,
Les aides financières, principalement du Moyen-Orient, ne manquent pas. Dans une ville comme Manchester, on ne compte pas moins de quarante associations islamiques. Les partis religieux pakistanais ont chacun leur représentation en Grande-Bretagne.
LES “ENVOYÉS DE DIEU” SILLONNENT L’EUROPE
Le Jamiat islami a trente-cinq missions dans tout le pays, dénommées « UK islamic missions, » Le Tablighi jamat, mouvement né en Inde, a une vocation éducative ; son influence s’exerce bien au-delà de la Grande-Bretagne. La mosquée Omar, rue Jean-Pierre-Timbaud à Paris et fief de l’islam «fondamentaliste », se réclame des « tablighis ». Le mouvement évite soigneusement toute ingérence politique dans les pays d’accueil; le prosélytisme s’exerce d’abord et avant tout auprès des musulmans égarés qui ont perdu la foi au contact des « sociétés occidentales permissives”.
A Paris après la prière du vendredi, des petits groupes de prédicateurs se forment et vont prêcher dans les cités ou les foyers de travailleurs. Le mouvement tablighi, par son rôle éducatif a joué un rôle très important ces dernières années en France. De nombreux jeunes sont retournés à l’islam grâce aux prédicateurs tablighis. Ceux-ci prêchent un islam simple et accessible aux immigrés d’Europe souvent peu cultivés.
Les tablighis ont ouvert il y a plusieurs années, à Dewsberry dans le Yorkshîre une université islamique. 300 jeunes garçons de toutes nationalités y étudient le Coran. Le rayonnement de cet institut s’étend sur toute l’Europe. J’y ai ainsi rencontré quatre jeunes Français immigrés, originaires de Roubaix, Dreux et Marseille. L’un d’entre eux est entré à Dewsberry à treize ans ; après six ans d’études, il connaît le Coran par cœur. Dans quelques années il pourra devenir uléma. Un autre institut de ce type existe pour les femmes, je n’ai pas pu le visiter, les hommes n’y sont pas admis.
Une véritable foi missionnaire anime le mouvement tablighi. Tous les ans, les fidèles se rendent en pèlerinage à La Mecque par la route. En chemin, ils s’arrêtent dans les mosquées et les lieux de prière pour prêcher la bonne parole.
A Londres, la communauté musulmane est plus contrastée. Bengalis, Indiens, Pakistanais forment le gros des troupes, maïs Saoudiens, Libanais, Jordaniens et Syriens exercent aussi une influence importante. Le rôle de l’Arabie Saoudite est souvent déterminant : c’est le royaume wahhabite qui finance les plus gros projets. La grande mosquée de Londres située sur Regent’s Park est un don des Saoudiens.
En Grande-Bretagne, les banlieues les plus pauvres ont une mosquée « digne de ce nom » avec coupole et minarets. On dénombre près de cent mosquées à l’architecture islamique, les lieux de prière dépassent le millier. Les mosquées sont le véritable trait d’union de ces populations déracinées et hétéroclites, elles assurent de plus un rôle social ; le mariage islamique célébré à la mosquée est reconnu dans les faits.
Les employés de l’état civil se déplacent dans les mosquées pour enregistrer les unions. Parfois même, les autorités religieuses n’ont qu’à remplir un bordereau destiné à la mairie.
La cohésion de la communauté musulmane passe par l’enseignement coranique. Dix-huit écoles islamiques privées, financées par les parents d’élèves et par des dons, sont disséminées sur tout le territoire. Devant l’afflux des demandes, les écoles existantes doivent s’agrandir, partout naissent de nouveaux projets.
Zacharia girl school à Batley accueille 130 jeunes filles qui portent un strict uniforme islamique bleu et blanc ; la journée est ponctuée par les cinq prières.
Dans la banlieue de Londres, l’école Islamia accueille les enfants jusqu’à onze ans, elle doit sa renommée à son fondateur Yusuf Islam, ex- Cat Stevens. Son secrétaire général, le docteur Beg, se méfie du rôle intégrateur de l’école publique, malgré tous les aménagements en faveur des différentes communautés :
-Aussi, dit-il, nous devons tout faire pour développer l’enseignement privé religieux, afin de conserver nos enfants dans l’islam. A partir de dix-huit ans, ils pourront rejoindre l’université d’Etat à moindre risque.
L’expansion de l’enseignement religieux pourrait à terme être financée par le pouvoir central anglais au nom du « voluntary aid » dont bénéficient des Institutions chrétiennes. 85 % des dépenses de ces écoles seraient pris en charge par le ministère de l’Education.
Le même effort d’éducation se ressent dans les mosquées. Le soir, des maîtres accueillent les enfants des écoles publiques. Dès le plus jeune âge, ils apprennent le Coran par cœur, dans une langue qu’ils ne comprennent pas, l’arabe, à raison de 3 heures par jour.
NAISSANCE DU PARTI ISLAMIQUE
Après avoir pris conscience de leur importance et de leurs droits, les musulmans vont pouvoir compter leurs troupes. Un nouveau parti, le parti islamique, né en mai 1989 à Birmingham, présentera des candidats aux élections communales , partout où cela sera possible.
Un petit livre vert, le Chemin à suivre, dresse d’abord un constat très dur du monde occidental. Dans le chapitre intitulé : « le Travail à faire » l’on peut lire : «Le monde “civilisé” ne propose aucune solution. Les prisons sont pleines… Adultère, prostitution, inceste, cruauté envers les enfants, et homosexualité sont si communs qu’ils sont devenus presque tolérable. Les gens sont opprimés et dépressifs. Les religions créées par l’homme, politique ou philosophie, n’offrent plus aucun confort, nos enfants sont nés dans un monde pourri… Nous sommes cernés par le matérialisme, l’alcool, la drogue et une surabondance d’amusements télévisuels ou musicaux. » Mais le programme du « parti des croyants » propose une véritable alternative islamique dans tous les domaines : dans la vie sociale, économique, politique, mais aussi dans la vie quotidienne, la vie privée, etc. par exemple, abolition de l’emprunt avec intérêt, recours à la zakat (aumône islamique), développement de la pêche, autosuffisance agricole, etc.
Birmingham. Mustahim Bleher is a German who converted to Islam. He is also Secretary of the Islamic party created in May 1989. In charge of educational problems, he often visits the Islamic schools of the country. Here we see the giving of the end of the year prize at an Islamic school in England (U.K. Islamic Mission).
Le bureau politique est constitué essentiellement d’Anglais convertis à l’islam, son secrétaire, Sahib Mustaqim Bleher, est un ancien journaliste allemand. Une seule condition est exigée pour adhérer au nouveau parti : être un bon musulman. •
Koran classes in the evening after school at the Mosque of the quarter. / Birmingham: Coventry islamic boy school
English
“Allah o akbar. Allah o akbar”, the cry to come to prayer rings out in the fog. The faithful hurry towards the church of San Francis hall at the entry of the University of Birmingham. A young student recently from an Afghan Maquis wearing an Afghan shirt and a Nouristani hat recites verses from the Koran in front of the red brick buildings.
The inside of the church has been transformed for several hours into a Mosque. The cross and other objects of the Catholic church are gone; a crucifix lies forgotten in a corner showing how easily Islam is adaptable.
In the public schools, the children pray in the classrooms or in the libraries given to them by the administration. The Rushdie affair seems forgotten and in the kingdom of Her Royal Majesty, the Chad war never existed. Has England become the “Paradise of Allah”?
England harbors more than two million Muslim, of which 80% originate from the Indian sub-continent, Pakistan. Indians and Bengalis occupy the working class suburbs of industrial cities. Islam is the second religion of the country and benefits by law which still remains a dream to the French Muslim.
The public schools, primarily made up of Muslims, the morning prayer assembly as one of the symbols of the English education system. The morning prayer assembly is directed by the Mullahs. It is the association of the parents of the students along with the directive body of the school that designates the person in charge of teaching morals and the Islamic religion.
Also; Dr. Noor Mohamad, the head of the Mosque of Coventry, goes around to the high schools of the area and preaches the holy word in the Victorian amphitheatres. Discipline and the idea of uniforms have not changed–the Islamic veil is worn with school colors.
“We have had to fight for what we have” explains Dr. Noor, “my daughter goes to a public school in Small Heath where she wears the “hi jab1. The canteen serves ‘halal’, food conforming to the precepts of the Islamic religion. Girls and boys swim separately, and no man has the right of access to the sports area during these times. If parents ask, the children are allowed to be exempted from dance lessons, music lessons, theatre and speech lessons, and sexual education.”.
The directress of the school “Bordesley Green” confirms what Dr. Noor says: “In case of conflict between the Musselman community and the school authorities, we always try to find an agreement with the Association of Parents of students having the most weight. We have put at the disposition of the children, one of the science rooms where they can pray. In the evening, the classrooms serve for religious education. In case of serious conflict, we apply the written guidelines. The education department of Birmingham established with the local Musselman authorities, a small guide* which codifies the duties and obligations of the educational system towards diverse religions. This text authorizes children to be absent during Islamic holy days or during mealtime in order to participate in the rites of the local Mosque; it allows the young girls to wear the traditional costume ‘Shalwar’, ‘Kameez and the Islamic veil as long as it is in the school colors, etc…..”
All of these advantages can be negotiated because immigrants have political weight. The original Muslims of the Commonwealth obtained British citizenship very quickly, and with that, the right to vote.
In certain large cities such as Birmingham, Leeds and Bradford, there is a very large immigrant population. The Muslim community holds the key vote through such notables as Mohamed Ajeeb, who was the previous mayor of Bradford and Musselman. In Birmingham, a number of “consultants to the mayor” defend the interests of the community.
The English educational system is strongly decentralized with the labor party controlling the local council (L.E.A.) and by tradition, benefits from the immigrant vote which pushes for demands of the Muslim community.
“Lobbying” is a current practice. In 1987, during an election campaign for the House of Commons, 24 Islamic associations launched a campaign for the muslim vote “THE MUSLIM VOTE”. A small brochure written in four languages, Ourdou, Gudjarati, Bengali and English, listed Muslim demands. The association supported the candidate who pushed the greatest number of Muslim demands. “i. By electoral play, the labor party pushed religious demands. England, not being a “laique” state has the Queen of England, who is chief of state also as the chief of the Anglican Church. The sessions of the House of Commons always open with prayer. Religion is officially installed in the English educational system, and no one, not even the labor party, can fault religious education. The assembly and morning prayer in the schools are anticipated by the Educational Act of 1944; which also foresees that marriages celebrated in the Anglican Church are also recognized by law.
This strictly structured and organized society has important financial resources. There is not a lack of Middle East assistants. In a city such as Manchester, there are at least forty different Islamic associations. The Pakistanis religious parties are individually represented in Great Britain.
The Islamic “Jamiat” has 35 missions throughout the country, named the “United Kingdom Islamic Missions”. The “Tablighi Jamaat”, a movement originating in India, has an educational motive and its influence is felt throughout Britain. The Mosque, Omar, rue Jean Pierre Timbaud, in Paris and the fief of the Islamic “fundamentalism” reclaim their “tablighis”. The movement avoids seriously all political meddling in their receiving country; the propagation begins primarily and above all with the Muslims who have strayed from the religion or who have lost their faith through the contact with the “permissive Western societies”.
In Paris, after Friday prayer, small groups of preachers form; and preach in the cities and homes of the workers. The “tablighi” movement in its role as educator has been extremely important these last several years in France. Many young Muslims have returned to the Islamic religion because of these “tablighis” preachers who preach a simple Islam which is accessible to these European immigrants who are quite often uneducated.
Several years ago, the “tablighis’ ‘ opened an Islamic University at Dewsberry in Yorkshire. Three hundred young boys of all nationalities come there to study the Koran. The effect of this institute radiates throughout Europe. It was like this that I met four young people who originated from Roubaix, Dreux and Marseilles. One of them entered Dewsberry when he was thirteen and after six years of study knew the Koran by heart. In a few years he can become/an “Ulema ”. There is another institute of this type? but for women which I could not visit as men are not allowed.
A real missionary spirit animates the “tabligh” movement. Every year, the faithful go on pilgrimage to the Mecca. While en route, they stop in the Mosques and other places of prayer to preach the Holy word.
In London, the Musselman community is greatly contrasted; Bengalis, Indians, Pakistanis make up the major part of the group but the Saudis, the Lebanese, the Jordanians and the Syrians also have an important influence. The role of the Saudi Arabian is often determined by the “hashemite” royal who finances the largest projects. The great Mosque in London near Regent’s Park is a gift of the Saudis’.
The Islamic “Jamiat” has 35 missions throughout the country, named the “United Kingdom Islamic Missions”. The “Tablighi Jamaat”, a movement originating in India, has an educational motive and its influence is felt throughout Britain. The Mosque, Omar, rue Jean Pierre Timbaud, in Paris and the fief of the Islamic “fundamentalism” reclaim their “tablighis”. The movement avoids seriously all political meddling in their receiving country; the propagation begins primarily and above all with the Muslims who have strayed from the religion or who have lost their faith through the contact with the “permissive Western societies”.
In Paris, after Friday prayer, small groups of preachers form; and preach in the cities and homes of the workers. The “tabligh” movement in its role as educator has been extremely important these last several years in France. Many young Muslims have returned to the Islamic religion because of these “tablighis” preachers who preach a simple Islam which is accessible to these European immigrants who are quite often uneducated.
Several years ago, the “tablighis’ ‘ opened an Islamic University at Dewsberry in Yorkshire. Three hundred young boys of all nationalities come there to study the Koran. The effect of this institute radiates throughout Europe. It was like this that I met four young people who originated from Roubaix, Dreux and Marseilles. One of them entered Dewsberry when he was thirteen and after six years of study knew the Koran by heart. In a few years he can become/an “Ulema ”. There is another institute of this type? but for women which I could not visit as men are not allowed.
A real missionary spirit animates the “tabligh” movement. Every year, the faithful go on pilgrimage to the Mecca. While enroute, they stop in the Mosques and other places of prayer to preach the Holy word.
In London, the muslim community is greatly contrasted; Bengalis, Indians, Pakistanis make up the major part of the group but the Saudis, the Lebanese, the Jordanians and the Syrians also have an important influence. The role of the Saudi Arabian is often determined by the “hashemite” royal who finances the largest projects. The great Mosque in London near Regent’s Park is a gift of the Saudis’.
In Great Britain, in the poorest of the suburbs, there is a Mosque “worthy of its name” with coupole and minarets. There are about one hundred Mosques with Islamic architecture; places of prayer number in the thousands. The Mosque is a genuine connection for these deracinated and Heteroclite people. It assures a social role; the Islamic marriage celebrated in the Mosque is renowned. The civil servants go to the Mosques to register these marriages. Often, the religious authorities only have to fill out an official paper for the courthouse.
The cohesion of the Muslim community comes from the teachings of the Koran. There are eighteen private Islamic schools spread throughout the country which are financed by the students’ parents and by gifts. Because of the great demand, the existing schools need to expand; while new projects are being decided upon.
The Zacharia Girls’ school in Batley welcomes 130 young girls who wear the strict Islamic uniform of white and blue; their day is broken up by the five prayers. In a London suburb, the school Islamia welcomes children until the age of eleven. This school is renowned by its founder Youssouf Islmam, the ex Cat Stevens. His general secretary, Dr. Beg recognizes the integrating role of the public school in spite of the arrangements in favor of the different communities; also, he says “We need to do everything to develop private religious education in order to keep our children Islamic. After eighteen years of age, they can rejoin the others at the University level with much less risk of losing their religion.
The expansion of religious education could eventually be financed by a central power called “voluntary aid” from which Catholic institutions profit. Over 85% of the expenses of these schools are taken care of by the Minister of Education.
One senses this educational effort in the Mosque. In the evenings the teachers welcome children in the public schools where at a very early age they learn the Koran by heart, in a language they don’t understand, Arab, and this, for three hours each day.
After becoming aware of their importance and their rights as Musselmen, the Muslims can more easily evaluate their influence. A new party, the “Islamic Party” began in May 1989 in Birmingham; it will present candidates for the community elections in May 1990 wherever it is possible.
A small green book entitled “The Path to Follow” explains in detail the political program of the “Party of Believers”, and proposes a genuine Islamic alternative in every domain •: social, political, economic–for example, the abolition of loans with interest, petition of appeal to the “Zakat” (Islamic chaplain), fish production, and self-sufficient agriculture, etc.
This political party consists essentially of English citizens who have converted to Islam. Its secretary, Sahib Mustaqim Bleher was previously a German journalist. There is only one condition necessary to belong to this new party: one must be a good Musselman.
* “Guidelines on Meeting the Religious and Cultural Needs of Muslim Pupils by the Council of Birmingham”, a brochure edited November 10, 1986.
“
more pages are coming
GB UK: Islam in UK
Michel SetbounAdmis en pratique dans les écoles depuis dix ans, le port du voile islamique a…
GB UK United Kingdom Page
Michel Setbounmany stories are coming Here you can get access to United Kingdom Stories on my…
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.